Toujours dans la lignée des rencontres avec les auteurs des scénarios du recueil présentement en financement participatif, voici venir (the last but not the least) Mathieu Schué à qui l’on doit l’histoire titrée Golems et rêves mécaniques.

Pour les retardataires, ledit recueil de scénarios de jeu de rôle découle d’un concours instauré par l’Association Nickel en partenariat avec Way of Gamers.

Rappelons la chronique du recueil (ici) et la page Web du financement participatif :

https://www.wayofgamers.eu/
index.php/produit/les-3-lois/

Khimaira : Bonjour et merci de nous rejoindre.

Mathieu Schué : Bonjour, merci à vous.

K : Commençons par quelques mots sur vous, si vous le voulez bien ?

MS : Je suis Mathieu Schué et j’ai eu le plaisir d’être sélectionné suite au concours de scénarios. Dans la vie je suis en charge de la prévention des risques industriels et environnementaux. Mais écrire et créer des univers, des histoires, c’est ma passion depuis bien plus longtemps, petit je dévorais les livres, c’était autant de fenêtres sur des mondes fabuleux, des aventures formidables.

C’est grâce à ma compagne que je me suis lancé dans l’écriture, elle m’a permis de prendre confiance en moi et ma qualité d’écrivain. Elle m’a convaincu d’écrire mes histoires, de mettre sur le papier ou l’écran mes univers et mes personnages.

K : Ecrivain ? Dites-nous en plus, s’il vous plaît.

MS : J’ai en effet écrit « Échec à la tour » mon premier roman, un polar/espionnage avec beaucoup d’action, dans un esprit Tom Clancy en plus nerveux. Par la suite, je me suis essayé à la teen fantasy pour ma fille : « Fauve entre les monde » une histoire qui l’a aidée à dépasser le harcèlement scolaire, très inspirée de Neil Gaimann.

Quand j’écris, j’aime défendre des valeurs qui me touchent, le droit d’exister indépendamment de sa couleur, religion, genre…. Il est important d’offrir des histoires cohérentes, respectueuses de ses lecteurs. Que ce soit via l’écrit ou le jeu de rôle j’aime poser des dilemmes et amener les lecteurs et les joueurs à se projeter, à se poser des questions sur des sujets sérieux de société ou les confronter à des dilemmes moraux.

K : Un bon écrivain a toujours un projet sur le feu, non ?

MS : Mon projet en cours c’est « Les Guerres de l’Ouhn », un univers de space-opéra riche et florissant. Il se décline en un jeu de rôle dont le système a été testé depuis trois ans au festival du jeu, et nous comptons bien remettre ça. Il existera bientôt aussi en BD qui devrait paraître en webcomics, et une série de romans dont le premier cycle est bien avancé.

Je vous invite, si cela vous intéresse, à visiter ce lien vers la page Facebook du roman et à nous poser autant de questions que vous le voulez. Pour information, ce livre sera illustré par Ashaton (ci-dessous, un aperçu de son talent car certains fans sont impatients) :

K : Revenons aux jeux de rôle et autres, si vous le voulez bien. Êtes-vous rôliste ? Joueur d’autres styles de jeu ?

MS : Oui, depuis mes 10 ans ! J’ai commencé avec la boite rouge de Donjon et dragon, puis sont venu Chthulhu, James bond, Cyberpunk, Star wars, Rêve de dragon. Je n’ai jamais vraiment cessé de jouer, raconter des histoires, entraîner mes joueurs dans des aventures, c’est quelque chose que j’adore.

Je suis un gros gros fan de l’Appel de Cthulhu, mais je reste ouvert à des perles comme Rétrofutur ou des systèmes vraiment bien pensés comme Rêve de dragon.

Je suis aussi un gros consommateur de jeux vidéo, j’ai fait les belles heures de WOW et je m’éclate sur FF14 ou the Witcher par exemple.

Pour moi le jeu est indispensable, c’est ce qui me garde une âme d’enfant, curieux et inventif. Le jeu de rôle m’a ouvert un tas de mondes, m’a fait acquérir tant de savoir, en math, en anglais, en histoire, on oublie souvent qu’on apprend beaucoup en s’amusant.

K : Et pour le concours, d’où vient l’inspiration de votre scénario ? Pouvez-vous nous parler de sa rédaction ?

MS : Autant dire que d’avoir l’opportunité d’écrire sur un sujet comme les lois de la robotique d’Asimov, c’était à la fois stimulant et effrayant. Et heureusement que je n’avais pas pris en compte l’ampleur de ce projet, ou je n’aurais certainement jamais osé !

Je voulais proposer une enquête, un scénario avec des factions intéressantes et variées dans un contexte à la fois contemporain et fantastique. Sur un fond de lutte des classes, aborder la notion d’IA, de vivant, de la peur de la technologie. Pour moi, fournir un univers riche et consistant permet une meilleure immersion des joueurs.

Mes inspiration pour ce scénario ont été nombreuses, Blacksad, pour le côté sombre et enquête, mais aussi de la culture Cyberpunk à laquelle je suis attaché et particulièrement Blade runner, la ville m’a été inspiré par la BD Lady Mekanika de Joe Benitez, un travail remarquable !

Comme la majorité de mes scénarios, il n’existe pas une fin ou une bonne solution, j’ai volontiers donné des pistes mais j’aime à penser que le meneur de jeu va s’emparer de mon idée et en faire un moment de plaisir pour ses joueurs et lui-même.

K : Mais encore ?

MS : Mes factions et mes personnages ne sont pas manichéens, il n’y a pas de gentils et de méchants (même si certains le sont manifestement). Tous ont des raisons d’agir et de faire ce qu’ils font. C’est, à mon avis, les bases d’une bonne histoire : cohérence de la narration et profondeur des personnages.

J’aurais aimé développer les Terres de cendres, c’est un univers que j’imagine assez volontiers en Steampunk. Il abrite de nombreux déserts battus par les vents, les royaumes sont menacés par les tempêtes porteuses de cendres brûlantes qui recouvrent les champs et les campagnes. Seules les grandes cités dotées de Mages peuvent dresser des barrières pour protéger les habitants, c’est un monde dur où les ressources sont rares et précieuses. Quant aux Cendres, d’où viennent-elles ? Quel en est la cause ? Cela semble avoir été oublié depuis longtemps.

Les Royaumes libres, ce sont des cités états marchandes qui tiennent tête aux grands Empires, menés souvent par des religieux maniant la crainte de la punition des Cendres.

Je pourrais poursuivre longtemps, aussi, je laisserai les meneurs à leur imagination et, qui sait, je créerais peut être un univers autour, plus complet. En tous les cas, pour moi, le scénario est clairement un excellent début de campagne, avec des intrigues entre citées, des jeux de pouvoir… et, à terme, la réponse aux Cendres se trouve peut-être dans les golems…

K : Serez-vous présent au Festival à venir pour les dédicaces ?

MS : Oui, j’y présenterai les Guerres de l’Ouhn et je ferais surement jouer, qui sait peut-être même ce scénario ! Quant aux dédicaces, ce sera avec plaisir, mais je ne pense pas avoir ce niveau de notoriété. En tous cas, si vous êtes curieux, venez me voir, je me ferais un plaisir de vous répondre. J’ai par ailleurs écrit une petite nouvelle en rapport avec mon scénario qui se situe avant les évènements que je me ferais un plaisir de partager, sauf si elle est publiée.

K : Merci beaucoup pour ces précisions et bonne écriture à venir.

MS : Merci à vous.