La nouvelle ne constitue pas un événement en soi, mais voilà : Pyramide est la première réalisation de Grégory Levasseur, l’habituel complice et scénariste d’Alexandre Aja. Pour ce baptême du feu derrière la caméra, le Français n’a pas eu pour ambition de révolutionner le cinéma d’épouvante. Primo, il n’a pas lui-même signé le scénario (il aurait pu) ; secundo, il a choisi de se faire la main sur un pur film de série doté d’un script à la mécanique archi-archi-rodée. Jugez plutôt : en plein désert, une petite équipe (menée par un égyptologue américain et sa fille) pénètre à ses risques et périls dans une étrange pyramide, à trois côtés, qui vient d’être mise au jour. Évidemment, ils n’auraient pas dû : une fois à l’intérieur, ils se retrouvent paumés, piégés et bientôt décimés par une entité meurtrière qui a les crocs, vu qu’elle a passé les 3000 dernières années sous le sable à ronger son frein dans la poussière et l’obscurité.

L’égyptologue est joué par Denis O’Hare, bien connu des fidèles de la série American Horror Story, sa fille est campée par Ashley Hinshaw (Chronicle). Mais la star du casting n’est autre que la fameuse créature, qui apparaît en pied et en vedette dans le dernier acte. Une saloperie hargneuse à l’identité plutôt originale et, d’un point de vue technique, très bien réalisée (les effets de make-up sont d’Olivier Afonso). N’empêche : avant de pouvoir admirer la bestiole, il faut se fader de longues, longues séquences de déambulation dans des couloirs mal éclairés. Et les morts violentes qui jalonnent l’errance des personnages ne parviennent jamais à briser l’ennui. Le film ne sort pas directement en DVD mais a droit à une sortie en salles en bonne et due forme. Il n’y a pourtant pas de quoi fouetter Bastet.

Dans les salles le 6 mai 2015.