Seinen annoncé en quatre tomes, Psychopath Girlfriend nous plonge dès les premières pages et sans préambule dans l’enfer vécu par Yuma : tabassé et racketté au quotidien  par un trio de jeunes salauds, le lycéen n’en peut plus de prendre des gnons et, surtout, de supporter l’humiliation qui en découle. Sans ami et avec une estime de soi au ras des pâquerettes, Yuma sent que sa santé mentale n’est pas loin de vaciller. Jusqu’à ce que Kyoko remarque son calvaire : elle-même harcelée dès l’école primaire, la jeune fille n’a jamais encaissé sans broncher. Elle se souvient bien de la toute première peste à l’avoir emmerdée à la récréation, et du sang qui a giclé quand elle lui a tranché la gorge, à l’abri des regards. De son propre aveu, Kyoko n’avait jamais rien vu d’aussi beau…

Le harcèlement scolaire est une calamité, chez nous en Europe aussi bien qu’au Japon ou ailleurs, et sans doute des lecteurs de l’âge de Yuma et Kyoko en auront été eux-mêmes victimes. Le portrait du souffre-douleur parti pour en baver toute sa vie sonne juste, et son sentiment d’impuissance face à l’adversité est très touchant. Cela étant posé, Psychopath Girlfriend n’est pas qu’un drame psychologique, c’est aussi et surtout un thriller qui, en plus d’être une chronique adolescente, est l’histoire d’un remède qui sera peut-être encore pire que le mal, avec ce personnage de petite amie tombée du ciel, jolie comme un cœur mais complètement folle, qui apprendra peut-être à Yuma à se rebiffer mais en l’attirant dans une autre spirale de violence. Le récit s’engage sur un parcours qu’on entrevoit très périlleux et maculé de sang, une perspective qui, de notre point de vue de lecteurs gourmands d’horreurs en tout genre, s’avère plutôt réjouissante. Une excellente entrée en matière, on croise les doigts pour que les trois tomes à venir soient aussi captivants.

En librairie depuis aujourd’hui, 9 février.