Le jeune Eron Osa a fini ses études et a été remarqué par le psychohistorien de niveau 2 Hahukum Konn qui l’appelle sur Terre. Nous allons suivre sa progression vers la compréhension de la logique même de la psychohistoire. Celle-ci va se faire, entre autres, à travers un défi : faire voler une forteresse bédiset (comprenez un B17, bombardier américain de la Seconde Guerre Mondiale) à partir d’une épave, sans notion des unités de mesures employées à l’époque. Parallèlement, on suit Eron Osa adulte, infame (c’est-à-dire privé de fam, symbiote externe permettant de stocker des donner et d’augmenter la capacité de réflexion et de calcul) qui tente de reprendre pieds après la condamnation qui lui a valu cet état. Des gens veulent lui apporter de l’aide, mais quelles sont leurs réelles intentions ?
 
Ce second volet ne dément pas les qualités du premier. La transition est bien amenée, au milieu de l’ouvrage, vers une part plus importante accordée au Eron Osa âgé. On comprend comment on en est arrivé à la situation de départ du tome I. Donald Kinsbury développe plus avant sa réflexion, et ce même si ses théories sont parfois difficiles à appréhender et, de temps à autre, hasardeuses (cela reste une fiction). Comme pour le tome I, on peut dire que c’est un très bon (voire excellent) bouquin de hard science, mais que ceux qui sont réfractaires au genre trouveront absolument indigeste, quoique la chaleur humaine y soit plus présente que dans Fondation, et les robots absents. Il est à noter que la fin de l’ouvrage peut décevoir par son manque de fougue comparativement à certains passages du livre. Elle peut paraître plate, mais il faut garder à l’esprit qu’elle s’inscrit avant tout dans la réflexion menée et que, en mathématiques comme en philosophie, on ne peut dénigrer tout le développement et le jeter à bas en fin de parcours. Plusieurs questionnements sont à retenir, d’une part sur ce qui nous semble important, voire immuable, dans le présent et qui sera oublié ou incompris dans l’avenir (la temporalité) ; d’autre part sur le rapport entre le particulier et le général. Si nous retranscrivons le passé général à partir du particulier (le vestige), doit-on envisager l’avenir à partir du particulier ou du général ? Doit-on réfléchir à l’avenir du particulier ou du général ?
 
Psychohistoire en péril est un futur classique. A mettre entre toutes les mains et dans toutes les bibliothèques !