La princesse Lulu en a plus qu’assez : d’obéir, d’être accusée à tort et d’être puni en étant obligée de se brosser les dents avec du dentifrice à la pâte parfumée à l’oignon (elle en vomirait) d’autant plus que pour une fois elle n’y est pour rien. En effet toutes les nuits un mystérieux plaisantin vide le tube de dentifrice royal et provoque au matin la colère de leurs majestés et notamment de la reine qui trouve que cela n’a rien de drôle ! Mais et si cela n’était pas une plaisanterie ? C’est ce que Lulu a décidé de découvrir tapie dans le noir de la salle de bain alors que le palais s’endort, bien décidée à découvrir qui joue avec ses nerfs et la fait punir.
Et il faut tout l’aplomb de cette petite princesse pour résister au choc de la découverte car le titre et la couverture vous auront déjà donné une piste : c’est à un squelette qui adore se brosser les dents et les os qu’elle va avoir à faire cette nuit là. Mais ce n’est pas n’importe quel squelette, c’est celui de la penderie du roi son père qui se cache ici. Sa mission : veiller jalousement sur le secret du roi caché dans une boite fermée à double tour.
Lulu décide que ce n’est pas une vie de se terrer ainsi dans un placard et en attendant le retour de son royal père parti à la chasse à l’élan (vous verrez un vrai drame national), elle décide de présenter Monsieur Nonosse à sa mère et à sa gouvernante, Mademoiselle Jacinthe.
La suite est une succession de quiproquos, de situations ubuesques et de bonheur en page. Les aventures de la princesse Lulu flanquée de Monsieur Nonosse squelette déguisé en star anonyme entourée de bandelettes (essayez de vous balader en ville bras dessus bras dessous avec un squelette !) vont allez de mal en pis : attaquées par un cabot hargneux, ils perdent le coffret, se fond prendre en photo à leur insu, prennent le chemin des écoliers (merveilleuse cravate multifonction) et finissent pris en otage avant de découvrir Cerbère… L’auteur a également commis les illustrations totalement délirantes : au point qu’on finit par se demander qui de la princesse ou du squelette a la mine la plus engageante : délicieux ! Un petit côté Albertine !
Des personnages hauts en couleur, une imagination débordante, un récit haletant et des aventures à mourir de rire, rien de moins pour le plaisir et le bonheur des lecteurs. On sort de cette lecture ragaillardi et de très bonne humeur : un régal !