Un soleil de feu se lève sur terres du Moyen-Orient. Ce soleil ardent perché haut dans le ciel inonde de ses rayons matinaux ces terres arides, carrefour des civilisations. Et tout ceci n’est qu’un prélude à un avenir que l’auditeur imaginera lui-même, puisant dans les tréfonds de la musique d’Omasphère. Cette musique ne sera pas inconnue aux adeptes du label féerique puisque Omasphère s’inscrit dans la grande tradition de groupes comme Rajna ou GOR et n’aurait pas à rougir de la comparaison avec son illustre aîné Dead Can Dance. La musique d’Omasphère tournait vers l’Orient se vit aussi comme un voyage intérieur grâce à son mysticisme, ses transes ethniques et ses incantations sacrées. « Nome » représente cette quintessence que peut avoir la musique sur l’âme où quelques accords de santur iranien suffisent à sublimer le chant de Brice Arno. D’autres instruments tout aussi envoûtants viendront fendre l’air de leur subtilités ethniques : udu, bendir, cymbale tibétaine ou encore crotales égyptiennes. Les percussions sont aussi présentes pour souligner quelques instants de transe, moments privilégiés pour libérer la fougue accumulée par nos enveloppes corporelles (« Percussion 3 »).
Le reste oscille entre recueillement et sensibilité, on pense à l’univers des croisades, celui de notre imaginaire nourri par le brassage et l’entente des civilisations quelque peu éloigné de la triste réalité, succession de guerres et de morts au nom de Dieu.
Une musique qui confine au sacré, la voix de Brice Arno, subtil et délicate offre un voyage de toute beauté à travers des mondes calmes et apaisés.