Voilà cinq années que le réalisateur d’origine grecque de The Crow (1994), Dark City (1998) ou encore I, Robot (2004) n’avait pas sorti de long métrage sur les écrans. Pour son retour, Alex Proyas choisit de nous livrer un scénario hybride aux confins du fantastique et de la science fiction.

En 1959, une école primaire décide de demander à ses élèves de dessiner ce qu’ils pensent que sera le monde dans le futur. Ces dessins seront enfermés dans une capsule temporelle. Lucinda a un comportement des plus étranges face à cet exercice : elle produit une série numérique dont la rédaction semble la mettre en état de transe. Cinquante ans plus tard, son message tombe entre les mains du jeune Caleb qui se met à voir des choses étranges. Son père (Nicolas Cage), professeur de science à l’université, comprend alors qu’il s’agit de prédictions sur les grands événements mortels dont certains doivent se réaliser sous peu…

Prédictions (Knowing) est un mélange de bonnes surprises et de déceptions qui, à la longue, deviennent irritantes lorsque l’on est rompu au visionnage de ce genre de films. Si la base du scénario est relativement attrayante pour tout être humain qui fantasme sur la maîtrise du son avenir, on est cependant affligé de constater que l’on tombe assez rapidement dans le déjà vu avec des ficelles usées par Chris Carter dans Aux frontières du réel (X-Files). La forme épisodique à la Speed (Jan de Bont, 1994) n’est pas non plus pour donner une unité au film qui part dans tous les sens et notamment au niveau de la bande son. On a affaire à un mélange hétéroclite qui va du bruitage qui devient rapidement agaçant ,imitant le murmure des hommes invisibles (ou presque), à l’extrait mal utilisé de la septième symphonie de Beethoven.

On encensera quand même la technique de pointe dont la production s’est attaché les services. La toute nouvelle Red One (caméra haute définition) permet une image sans grain apparent ce qui permet aux effets spéciaux dont certains, assez spectaculaires, peuvent passer pour réalistes.

Enfin, on regrettera la chute, plus que décevante. La scène ultime est empreinte de poésie dont le symbolisme, peu subtil, plaque allègrement le mythe de la création contenu dans la Genèse sur une musique qui rappelle Ainsi parlait Zarathoustra de Richard Strauss, qui ouvrait et clôturait 2001, l’odyssée de l’espace (Kubrick, 1968). En revanche, on s’étonnera de la fin, somme toute malheureuse, ce qui est assez peu conventionnel pour un film commercial américain, nation qui avait ces dernières années le remède contre tous les maux du monde.

Bref, ça se laisse regarder… sans plus !