Sinclair a trouvé des ailes d’anges. Koole a gagné un poisson au poker et Sunshine cherche son meilleur ami Percy le poisson. Mais qui est cet homme étrange qui semble souffler de mauvaises pensées à tout le monde ? Et pendant ce temps, Emily, la soeur de Sinclair, continue sa tournée de concerts.

Attention, OVNI ! Pop Gun War ne se lit pas, il se ressent. Impossible à résumer, l’album est une suite de situations mettant en scène les rencontres, les conflits et les péripéties d’une multitude de personnages fantasques et fantastiques évoluant dans un environnement urbain ressemblant beaucoup à New-York. Entre Tim Burton (celui de Big Fish), Salvador Dali et Paul Auster, le monde de Farel Dalrymple ne ressemble à aucun autre et semblerait, s’il s’agissait de prose et non de bande dessinée, surgit d’une séance d’écriture automatique. Cet aspect surréaliste et un peu hermétique en rebutera sans doute beaucoup qui n’y retrouveront pas les codes habituels et rassurants de la narration séquentielle, mais pour les amoureux de BD, l’expérience est des plus intéressante.
Autant le scénario est éthéré et onirique, autant le dessin est solide, réaliste et détaillé, montrant une excellente maîtrise du noir et blanc. Les illustrations visibles ici et là sur le web confirment d’ailleurs le talent graphique du monsieur. Espérons que des éditeurs français auront la bonne idée de publier dans l’hexagone d’autres oeuvres de cet auteur prometteur.
Editer cet album est un pari risqué pour une maison d’édition aussi jeune que Kymera, mais qui démontre sa volonté de produire des livres de qualité en évitant la facilité (et à ce niveau, leur production est, pour l’instant, un sans faute). Gageons que cet engagement sera payant, que Pop Gun War saura trouver son public et que l’éditeur continuera de nous proposer des bouquins de ce calibre.
En attendant, ne passez pas à côté de ce comics hors-normes.