Fabien est au bord du gouffre. Il a perdu son emploi, sa copine, et à 35 ans passés doit retourner chez ses parents. Mais voilà qu’en parcourant les bois qui furent son terrain de jeu enfant, il se trouve projeté plus de 25 ans en arrière, à un âge insouciant loin de ses problèmes actuels… à moins que retrouver son enfance ne soient l’occasion de renouer avec lui-même ?
 
Damien Marie est le scénariste de l’une des bonnes surprises du début d’année, le thriller futuriste Ceci est mon corps (toujours aux éditions Bamboo). Avec Parce que le Paradis n’existe pas, il livre un ouvrage hybride, à la fois BD et roman (le roman suit la BD). Cette ambivalence fait de la version BDune œuvre très littéraire.
 
Cet aspect est renforcé par le caractère très introspective de l’histoire – il ne serait pas surprenant d’y trouver des éléments auto-biographiques. A ce jeu, la qualité d’écriture de Damien Marie est à son aise. A la fois nostalgique, mais tourné vers l’avenir, très amer, mais pleine d’espoirs : voilà une combinaison qui fait mouche et pousse le lecteur à entreprendre le même retour en enfance que le narrateur. Ou comment le fantastique peut être au service d’une véritable réflexion sur soit…
 
Le traitement graphique n’est pas en reste. Le choix du noir et blanc, judicieux, possède cette simplicité qui facilite l’identification du lecteur au sujet. C’est d’ailleurs bien dans cette indentification qu’il faut chercher la réussite de cet album. Il est en effet difficile, malgré la banalité tant du sujet que du traitement, de ne pas ressortir légèrement troublé de sa lecture…