C’est en 2000 que l’Espagnol Erich Hartmann eut l’idée féconde d’initier la série des Orgies barbares (Cuentos medievales en version originale). Pas de changement de concept pour ce huitième album, dans lequel gentes dames et preux chevaliers, écuyers et servantes, fines lames en tout genre rivalisent de lubricité pour mener à bien leurs tâches et missions. Cinq histoires au sommaire : dans Le Grimoire, la jolie servante Yasmine doit mettre la main sur un livre de sortilèges dérobé par la perverse Erianelle ; Concubine à vendre relate les exploits de deux héroïnes qui donnent de leur personne pour réduire à néant le commerce d’odieux marchands d’esclaves ; Qui garde les gardiennes ne cache rien de ce qui se joue lorsqu’une vierge innocente portant des couettes est confiée à des dames de compagnie lubriques ; La Source du désir est un cours d’eau enchanté qui enflamme les sens de quiconque y trempe ses lèvres ; Une des nôtres, enfin, la plus longue histoire, conclut l’ouvrage en beauté avec le sauvetage par de fières aventurières d’une amie aux prises avec d’ignobles nobliaux masqués adeptes des viols en réunion.

Chez Erich Hartmann, les femmes finissent toujours par l’emporter, et souvent en prenant leur part de plaisir au passage. Va-t-on pour autant qualifier l’entreprise de féministe ? Le fait est que quand des bonshommes, la queue à la main, entourent une proie sans défense, ils ont tout le temps de se vider les bourses avant que des redresseuses de torts n’interviennent pour mettre un terme à leurs méfaits. La morale s’avère donc très élastique, mais on ne va quand même pas s’égarer à dire que la pornographie se devrait d’être édifiante. Orgies barbares défend plutôt l’option contraire : plus les planches sont perverses, meilleur c’est. Et Erich Hartmann s’y connaît. Jouissons aussi sans retenue de la bonne version française, pleine de vocables qui apportent une touche d’authenticité humoristique à tous ces ébats médiévaux. « Mets-la-moi bien profond, vil membru ! », par exemple, compte parmi les phylactères les plus drôlement remplis.

En librairie le 3 juillet 2025.