1963. Kennedy échappe à une tentative d’assassinat. La guerre nucléaire entre les USA et l’URSS éclate. Nous sommes maintenant dans les années 70. La radioactivité a provoqué l’apparition d’une nouvelle catégorie d’humains, les Erynies, qui sont dotés de puissants pouvoirs mais ont l’obligation de se soigner à l’aide d’un traitement mis au point par le gouvernement, le G.H.O.S.T.
 
Kama est un chasseur de prime raté qui pourchasse les Eryrinie refusant de se soumettre. Lorsque le gouvernement met à prix la tête d’une terroriste Erynie, Ananké, pour cinq millions de dollars, il y voit une chance unique de refaire enfin sa vie…
 
Omega Complex est un manga créé par une équipe française. C’est à dire, pas tout à fait un manga. Qu’une nouvelle génération de scénaristes et de dessinateurs influencés par la BD asiatique voit le jour est dans l’ordre des choses. Mais était-il vraiment nécessaire d’essayer de faire un manga plutôt qu’une BD influencé par le manga ?
 
Tous les classiques du manga, du moins tous ce que nous percevons comme des classiques de notre point de vue européen, sont là, à tel point qu’ils tournent souvent à la parodie, à l’image du vocabulaire anglicisé ou des dessins caricaturaux façon Dragon Ball en parfaite opposition avec la gravité des sujets traités. Et ce, sans parler de l’étrange idée d’adopter le sens de lecture asiatique pourtant contre nature tant pour les lecteurs que pour les auteurs – et qui conduit d’ailleurs à quelques erreurs dans le dessin des cases.
 
Et pourtant, derrière cette façade quelque peu dommageable se cache bien une très bonne BD ! L’ambiance post-apocalyptique, grand classique du manga de SF, se mélange ici parfaitement à des préoccupations et des thématiques plus européennes. L’idée de faire de Kennedy l’un des responsables de la troisième guerre mondiale est notamment un parti pris politique à la fois intéressant et plutôt couillu, étant donné l’aura de respectabilité qui l’entoure.
 
Notons enfin que la rythmique est elle souvent plus proche du franco-belge, ce qui rend ce premier tome plutôt dense et donne une lecture assez trépidante. A suivre !