Dans un futur proche, la Terre a été ravagée par une grande guerre entre les hommes et les puissantes machines qu’ils avaient créées. Sachant l’humanité condamnée, un scientifique a créé neuf petites créatures, fragiles et sans défense, à partir d’objets divers ramassés dans les décombres. Incapables de s’opposer aux machines, ils ont formé une petite communauté survivant au jour le jour. Mais le dernier né de cette famille, Numéro 9, a une mission. Il détient en lui la clé de leur survie et devra convaincre ses camarades de quitter leur refuge de fortune pour s’aventurer au cœur du royaume des machines. Ce qu’ils vont découvrir en chemin représente peut-être le dernier espoir de l’humanité.

Mesdames et messieurs, je vous présente mon chef-d’œuvre n°1 (il y en aura peut-être d’autres d’ici décembre…) de l’année 2009 ! Oyez, oyez braves gens, venez découvrir une pure merveille de l’animation…
 

L’histoire
Je tiens d’abord à signaler que Numéro 9 est loin d’être un dessin animé pour enfants. Je pense qu’à partir de 11/12 ans on peut vraiment accrocher, mais plus jeune il me semble que ce n’est pas facile. On connaissait le goût de Tim Burton pour les scénarios sombres, mais là je crois que c’est « pire » que tous les autres.
 

Scénaristiquement, c’est béton. C’est même carrément béton du début jusqu’à la fin. On sait tout de suite que ça ne va pas être drôle.
Ça commence plutôt doucement avec la découverte de l’univers créé et, mon dieu, quel univers ! Une ambiance apocalyptique qui sent la rouille et la boue, des maisons détruites, un silence de mort, des objets métalliques partout… Et puis soudain, 9 découvre d’autres compagnons comme lui qui vivent cachés dans une église un peu plus lumineuse que le reste. 9, dès le début, on s’attache à lui. Comme pour Wall-E, ils ont réussi à donner des émotions et des expressions à des pantins de pailles ! On s’attache vite à ces petits êtres qui survivent plus qu’ils ne vivent réellement. On a de la peine pour ces pantins non dénués de cervelle.
9 a peur tout de suite et nous avec. 9 veut retrouver celui qui vient juste de lui sauver la vie et nous aussi. 9 est prêt pour une aventure pas très drôle et nous… aussi !

Il y a quelque chose de fascinant dans cet univers sombre et en même temps poétique. Il y a aussi un message très clair dans ce film avec des thèmes très actuels qui sont traités : l’écologie (bien sûr), la folie des hommes et l’homme vs la machine. Jusqu’où allons-nous aller pour nos besoins personnels ? Est-il juste de mettre toute notre confiance dans la technologie des machines ? Ne peuvent-elles pas, un jour, se retourner contre nous ?…
Ça continue beaucoup moins doucement après le réveil de la Bête et là, le spectateur sait que pendant longtemps il va retenir sa respiration. L’intrigue est alors dynamique, pleine de rebondissements et de suspens. On est hyper tendus et, chose très judicieuse pour ce genre de scénario, on se repose parfois tout en étant sur nos gardes autant que les personnages. Et puis ça recommence ! La tristesse nous envahit et ce n’était pas prévu. On est surpris une nouvelle fois alors que l’intrigue avance de plus en plus. Révélations, batailles, tension, suspense et émotions : cocktail épatant pendant 1h20 (c’est pas 2h, ah bon) et ça marche à merveille. On ne s’ennuie pas du tout et on reste scotché sur le siège jusqu’au bout.

L’arrivée de n°7 dans l’antre de la Bête (je ne vous spoile pas le pourquoi du comment, hein…) donne un côté épique à la scène et apporte le personnage féminin de l’histoire. On peut dire que c’est bien joué comme entrée : la caractérisation est très efficace !
La fin est émouvante et plutôt inattendue avec un moment très calme et un ton beaucoup plus léger que le reste du film. Ce n’est pas larmoyant, loin de là, mais c’est un très beau moment. Le film se conclut donc aussi bien qu’il a débuté.
Le doublage : excellent! Un Elijah Wood très convaincant parfait pour le rôle de 9 et un Christopher Plummer en chef (n°1) parfois désagréable, mais touchant.
Un scénario remarquable qui donne des frissons par la perfection de certaines séquences.

L’animation
Aussi magistrale que l’intrigue, l’animation de Numéro 9 est tout simplement jamais vue.
Le visuel des personnages est plein d’originalité, déjà grâce à ce corps rapiécé que chaque petit être possède. Viennent ensuite les expressions faciales et les gadgets.
Et puis il y a ces bêtes de métal avec un look très préhistorique et cette machine énorme dévoreuse de tout ce qui est vivant, dont les multiples attaques pendant le film sont à chaque fois très différentes visuellement.
Il y a enfin les décors, partie intégrante de l’histoire. Chaque plan est une merveille à lui tout seul : le ciel, les bâtiments, les couleurs, les lumières et les costumes. On peut noter la magnifique séquence de la bibliothèque (vous verrez ça…) avec les deux pantins aux yeux clignotant :: un moment magique avec tous ces vieux livres qui font penser à d’anciens grimoires.
C’est charmant tout en étant très sombre. C’est grandiose tout en étant glauque. C’est épique tout en étant « sale ». C’est magique tout en étant dur.
Si vous êtes toujours devant votre écran, c’est que vous n’avez pas vraiment compris à quel point ce dessin animé est époustouflant et magistral. Je vous conseille donc de vous ruer sur le cinéma le plus proche de chez vous… TOUT DE SUITE !!