Dans cet opus, Robert Silverberg compile plusieurs nouvelles écrites en 1971 et 1981. La plupart des textes datent du tout début de cette période puisqu’il a connu une traversée du désert d’environ 74 à 79. Il nous détaille pour chaque récit le cadre dans lequel il a été créé ce qui nous en apprend beaucoup sur le milieu de la SF américaine de ces années là (la revue Omni vendue 2 dollars et qui rétribuait ses novellistes 250 dollars en surprendra plus d’un), mais aussi sur sa démarche personnelle.
 
De son propre aveu, certains textes sont d’un niveau plus bas car réellement produits soit dans l’urgence, soit sans passion, puisqu’il faut bien manger. D’autres encore sont les témoins d’essais sur la forme comme pouvait le faire la nouvelle littérature contemporaine, et ce qui n’est pas toujours – rarement ? – heureux. Les rythmes sont variés, les univers aussi, de même que les longueurs, mais les thématiques moins avec de nombreux textes sur le voyage dans le temps qui est son sujet de prédilection. On retrouvera une novella en partie reprise, transformée bien sûr, dans Le château de Lord Valentin.
 
Sans être indispensable, ce pavé reste fort sympathique pour qui s’intéresse à l’envers du décor de la SF et pour les passionnés de Silverberg. Quelques textes sont à mettre en toutes les mains, dommage qu’ils soient aux côtés d’autres plus banals.