Edda Grâce Saint James à 18 ans en 1918. Cette jeune américaine a été  opératrice téléphonique pour le corps expéditionnaire américain en France. Depuis son retour elle travail à Washington pour les télégraphes Bell. Elle a donc été ce qu’on appelle une Hello Girls. 

Edda est une jeune femme indépendante, qui contrarie ses parents par son évolution, se réfugie à son retour chez sa tante Tess, féministe activiste et cache un lourd secret depuis son retour précipité du front. 

Difficile à raconter, Hello Girls, se savoure. Il faut se laisser emporter par le récit qui se met en place progressivement et qui peu à peu déroule les fils d’un récit complexe, cachant plusieurs strates de souffrance et de vécu. Les héros tout d’abord sont bien campés et attachants notamment Edda et le jeune Théo voisin de chambre dans la pension de sa tante Tess. On oscille progressivement entre la vie quotidienne d’Edda très vite troublée par un appel la ramenant sans cesse au front et aux drames vécus en France pendant la Première Guerre mondiale et le quotidien d’une Hello Girls sur la ligne de front (l’occasion de découvrir ce corps spécial de l’armée américaine, peu connu du grand public qui mettait en liaison les troupes entre elles, assurant par le même coup la traduction). Le passage entre les deux monde est fluide notamment parce que la typographie des récits est totalement différente et donc facile à identifier. 

Le récit se complexifie progressivement et celui où celle qui a lancé une dernière bouée à la mer demandant justice va faire évoluer les personnages et remonter à la surface la réalité des évènements qui se sont produits pendant les mois précédents. C’est très bien écrit, passionnant au final et nous montre aussi la réalité de la société américaine, la place des femmes, des violences qui leur sont imposées, mais surtout la souffrance des familles et des hommes et des femmes qui ont connu la guerre, bien au-delà des tranchées et de l’arrêt des combats. Un roman historique passionnant à découvrir sans hésiter.