La notoriété de la gamme des jeux de cartes de Steve Jackson, Munchkin, n’est certes plus à démontrer. Preuve en est le premier championnat de France Munchkin qui s’est déroulé à Nancy les 7 et 8 Novembre 2009. Cependant, après avoir égratigné la plupart des styles de jeux de rôles, il manquait une dimension à ces parties hilarantes: la 3D! Cependant, en cette période de Noël, tout est possible, même de voir arriver Munchkin Quest, la version plateau du célèbre jeu de cartes, toujours édité par Edge Entertainment. Khimaira n’a pas hésité à s’enfoncer dans une visite au plus profond des donjons indescriptibles imaginés par l’équipe de Steve Jackson.
   Dès l’ouverture de la boîte, son contenu saute immédiatement aux yeux: beaucoup de matériel! Quant aux illustrations de John Kovalic, comme d’habitude, elles collent tout à fait à l’ambiance de la gamme Munchkin.
   Première constatation en feuilletant les règles, il faut de la place pour jouer. En effet, les joueurs ont à leur disposition plusieurs pions, dés et cartes permettant de couvrir tous les aspects du jeu. Et il vaut mieux disposer d’un coin de table suffisant pour les disposer correctement devant soi. Sans parler du donjon proprement dit!
   Le but du jeu? facile! Monter de niveau en explorant un sinistre donjon empli de pièces, de portes à ouvrir, de passages secrets, de trésors, et bien évidemment, de monstres avides de sang… Enfin, plutôt, des créatures toutes plus drôles les unes que les autres, mais qui n’hésiteraient pas à mettre hors de combat le plus intrépide des aventuriers.
   L’aspect génial de Munchkin Quest est avant tout présent dans les pièces dudit donjon. Ces dernières se présentent sous la forme de tuiles double faces qu’il convient de tirer au hasard avant de les placer derrière les portes ouvertes. Il s’ensuit la constitution d’un plan pouvant allégrement partir dans tous les sens au gré des déplacements des joueurs. Et comme, chacun joue pour lui, l’expansion devient vite franchement aléatoire… Bien sûr, les personnages sont représentés par des figurines de couleur et les monstres par des pions à dresser verticalement qui ajoutent la dimension 3D au jeu. Cet aspect entraîne un style original aux parties. Les joueurs doivent tenir compte de leurs points de déplacement, de leur santé et de leur argent, le tout représenté par des pions spécifiques. Sans oublier d’autres pions indiquant une salle pillée. Même le compteur de niveau individuel est cartonné pour mieux l’afficher. Autre concept intéressant: les monstres bougent à la fin d’un tour de jeu! Le tirage d’un dé spécial permet de connaître la couleur du déplacement desdits créatures. Ces dernières suivent donc les flèches correspondantes pour se promener de pièces en pièces jusqu’à ne plus pouvoir avancer. Dommage pour les joueurs qui se retrouvent face à face avec eux au début de leur tour! Même si certains ennemis sont franchement farfelus, tels la Plante d’Ornement, l’Ecureuil Psychopathe ou le Crâne en Peluche (qui est +2 contre les personnages féminins), mieux vaut s’armer en conséquence avant de les affronter!
   Le reste des règles ressemble fort à celles de la gamme Munchkin où les protagonistes doivent accumuler des trésors et atteindre, le premier, le niveau 10. Pour se faire, ils utilisent les cartes de leur main pour équiper leur personnage tout en leur octroyant une classe et une race leur accordant des bonus ou des malus en fonction des salles. Car, chaque tuile posée apporte son lot de dangers, mais aussi de possibilités de pillages et d’effets particuliers. Pour des parties toujours différentes.
   Comme dans les autres jeux Munchkin, les retournements de situations sont légions, sans parler des coups bas administrés par les autres protagonistes. Après tout, un seul doit parvenir à atteindre le niveau 10, à occire l’ultime monstre défendant l’unique sortie du donjon, et à quitter les lieux en tant que vainqueur de la partie. Sachant qu’il n’a pas que des amis autour de lui, cela risque fort d’être une gageure…
   En résumé, Munchkin Quest permet de participer à une exploration hilarante d’un dédale digne des pires donjons où les monstres ne sont pas les seuls dangers à surmonter. Une dimension bien supérieure que les parties de cartes habituelles. Un jeu qui amusera bon nombre de joueurs sous réserve qu’ils n’oublient pas leur humour avant de s’asseoir à la table. Prêts? Riez!