Tout commence par une lettre de Jeannot Lapin à son vieil ennemi Gaspard Goupil. L’un cherche sa mémoire envolée, et l’autre écrit ses mémoires. Commence alors une suite de lettre mêlées de piques, de provocation et de confidences. L’un tutoies son destinataire, l’autre le vouvoie. 

Le ton monte rapidement, et la mémoire se reconstitue peu à peu, par bribe, comme par enchantement, que s’est il donc passé ce 14 février pour que si longtemps après ces deux ennemis de toujours puisse s’affronter par lettres échangées et peu à peu remettre en place les pièces du puzzle.
Qui ment ? Qui fabule ? Qui reconstruit l’histoire à son avantage ? Mais les faits ont la vie dure et parfois la mémoire joue de drôles de tour.
Saura-t-on au final ce qui s’est passé ? Les deux vieux ennemis auront-ils le courage de retrouver la mémoire et de se revoir une dernière fois ?
Un album merveilleux, sur la force des relations épistolaires, étonnant, provoquant, doté d’un humour grinçant qui fait qu’on saute d’une lettre à l’autre totalement pris par l’histoire, les confidences et fous de ne pas savoir ce qui s’est passé assez vite. Les illustrations toutes bleu, organe et noir et blanc pimentent l’ensemble par leur force et leur puissance et racontent aussi parfois ce que les mots ne sauraient dire. Les dernières images, juste après le dernier affrontement épistolaire  sont sublimes et particulièrement touchantes avant le final grinçant et plein d’humour dont seul ces deux auteurs peuvent avoir le secret et l’imagination fertile. 

Des histoires qui se croisent, s’affrontent, un humour grinçant, deux partis qui s’envoient leur vérité à la face, mais aussi des bribes d’histoire qui se complètent et font évoluer le récit.
C’est magique, étonnant, nous entraîne là où on ne s’attendait pas aller et les lettres donnent une force et un rythme si particulier au récit qu’on ne peut plus lâcher l’histoire. Absolument formidable. Illustrations   © Le Seuil jeunesse tous droits réservés.