Soixante-quatre enfants vivent coupés du monde, dans une grande maison à l’organisation très stricte. Chaque tranche d’âge correspond à une couleur. Les plus jeunes sont informés par les plus grands des règles à suivre et qu’il ne faut surtout pas enfreindre sous peine de « frigo ». Chaque enfant a peu de souvenirs de sa vie d’avant, la seule chose qu’ils savent c’est qu’ici ils sont logés, nourris et apprennent des techniques pour travailler ensuite « dehors » quand ils auront trop grandis. En effet, ceux qui sont trop grands, brisent leurs lits, ils sont emmenés et ont ne les revoit jamais. Méto n’arrive plus à appliquer des règlements qui lui semblent injustes, il veut comprendre comment fonctionne la « maison » et pourquoi. Mais cela lui est interdit : comment se révolter contre un ordre imposé et rester les yeux ouverts dans une éducation qui brise l’individu ?
Yves Grevet nous avait habitué à des romans ancrés dans la vie réelle comme »Jacquot et le grand-père indigne », ici il entre en science-fiction par la grande porte en gardant ses sujets préférés au cœur du récit : la solidarité, l’apprentissage de l’autonomie et de la liberté.
On étouffe en même temps que les personnages dans cet univers carcéral. On est tout de suite à leurs côtés, on ne les quitte pas et on se demande comment ils vont s’en sortir. Epinglé par le récit haletant on ne repose le livre qu’a la fin ! Un roman passionnant, à découvrir d’urgence !!