En novembre 2008, Mélanie Lafrenière, une jeune franco-canadienne a publié aux éditions Plon Jeunesse (en France et au Canada) un premier roman drôle et original où magie, humour et merveilleux se côtoient avec talent. Une première oeuvre à découvrir pour tous ceux qui aiment rire et rêver… En avant avec Mon Plan de Destruction des Pouvoirs de Mon Petit Frère!

Khimaira : Un premier livre publié a toujours une saveur particulière… Parle-nous de ton parcours, de tes écrits, combien d’essais avant cette première publication ?

Mélanie Lafrenière : J’ai commencé à écrire assez tard en fait, véritablement vers 21 ou 22 ans. Par contre, j’ai toujours adoré les livres, aussi loin que je me souvienne. Quand j’habitais en Allemagne (vers 9-12 ans), j’avais une dizaine de correspondantes et je passais ma vie écrire de longues lettres. J’ai commencé à véritablement travailler sur un roman quand j’avais 25 ans. J’avais travaillé en librairie jeunesse et j’avais découvert la littérature pour enfant. Mais ce projet pour les 10-12 ans n’a jamais eu de réponse positive, à part d’une obscure maison à compte d’auteur dont j’ai refusé la proposition immédiatement. Puis, un an plus tard, je réfléchissais à une nouvelle idée de roman pour la jeunesse, et j’ai commencé à penser à une petite sorcière surnommée Gigi qui serait tellement jalouse qu’elle serait prête à tout pour anéantir les pouvoirs de son petit frère. L’idée m’est venue presque par hasard, et j’ai rédigé l’histoire en trois mois. Ensuite, j’ai fait une quarantaine d’envois de mon manuscrit à toutes les maisons d’édition pour les enfants que je connaissais, même au Québec, en Suisse et en Belgique ! Sauf Plon, dont je ne savais pas à l’époque qu’ils avaient ouvert un secteur « jeunesse ». Et à part une ou deux lettres d’encouragements, ces démarches n’ont pas abouti. J’ai retravaillé l’histoire puis j’ai envoyé à nouveau quelques manuscrits, après avoir découvert dans le guide de l’édition jeunesse que Plon faisait aussi de la littérature pour enfants. Six mois plus tard, on m’a appelé pour dire que mon histoire avait été perdue puis retrouvé et qu’ils allaient la lire. Et voilà !

K : Pourquoi ce PDPPP ? Ton petit frère est si terrible que ça ?

M.L. : A vrai dire, je n’ai plus aucun souvenir de la façon dont ce titre m’est venu ! Au départ, le titre de mon roman était encore plus long : Le Plan Ultra Secret de Destruction Ultime des Pouvoirs de mon Petit Frère ! Mon éditrice l’avait trouvé génial, mais ils ont quand même dû le raccourcir un peu ! Quant à l’histoire, je ne sais pas non plus où j’ai bien pu aller chercher cette idée de petit frère, car je suis fille unique. La seule chose dont je me souviens, c’est que j’étais assise par terre en train de fixer le rideau du salon et que l’idée m’est venue. Il n’y a malheureusement rien d’extraordinaire à en dire 😉 D’ailleurs, la relation entre Gigi et son frère, c’est ce qui m’a donné le plus de fil à retordre lors des corrections avec mon éditrice. J’ai eu beaucoup de mal à la développer. Pour le coup, j’ai été obligée de chercher l’inspiration du côté des gens qui avaient des frères et sœurs !

K : Ton livre est original à plus d’un titre : il ne met pas en scène un énième combat des forces du bien contre le mal, mais plutôt une sorte de chronique familiale, l’histoire simple et pourtant hilarante, d’une apprentie sorcière, égoïste et jalouse des pouvoirs naissants de son frère ; il est écrit dans un style limpide, presque « parlé » et mélange avec délice illustrations et texte… Parle nous de la genèse de ce projet ?

M.L. : Dans ce livre, il n’y a effectivement pas de frontières bien tranchées entre le bien et le mal. Les sorcières sont quelque part au milieu, elles sont chaotiques bonnes comme on pourrait dire en jeu de rôle. Elles ne vont pas commettre des meurtres, mais elles ne vont pas vous manger dans la main non plus. Je pense que nous avons tous une part de bien et de mal en nous, et quoi de mieux qu’une sorcière pour représenter cette idée ? Quant à l’histoire, je n’ai pas fait de plan au préalable. J’invente beaucoup au fur et à mesure. Les personnages par exemple se sont créés au fil des pages. J’avais des idées vagues des différentes étapes du plan, mais tout ne prend réellement vie qu’au moment où je l’écrivais. Quant à l’illustratrice, Laurence Cornou, je suis tombée amoureuse de ses dessins dès que je les ai vu. Elle a vraiment su capter l’atmosphère de l’histoire et son humour. J’ai beaucoup de chance d’avoir eu, pour mon premier roman, une illustratrice et une éditrice comme ça !

K : La sorcellerie est-elle vraiment une affaire de femme ?

M.L. : Si l’on en croit l’Histoire, oui ! On faisait la chasse aux sorcières et non pas aux sorciers ! Mais il faut bien sûr une exception qui confirme la règle : Alaric, le petit frère d’Anségisèle en est un, et il y a également le Grand Détenteur des Pouvoirs Magiques Universels, même si lui, c’est plus une sorte d’être invincible et éternel, si puissant qu’on ne sait pas exactement ce qu’il est. Les sorciers existent donc dans mon roman, mais ils sont si rares qu’on les considère presque comme une erreur de la nature. En tout cas, c’est ce que fait l’héroïne, Gigi, alors qu’au fond, c’est seulement une bonne excuse pour détruire les pouvoirs de son frère. Elle est tout simplement jalouse et elle a surtout peur qu’il puisse devenir meilleur qu’elle. C’est une histoire vieille comme le monde finalement…

K : Est-ce que ta passion pour la lecture ainsi que tes activités de chroniqueuses littéraires t’ont aidé dans la réalisation de ce projet ?

M.L. : Mes nombreuses lectures pour la jeunesse m’ont ouvert l’esprit, car dans ce genre littéraire, il n’y a pas de barrières, contrairement aux romans pour adultes. Pour les enfants, tant que votre histoire est captivante et haute en couleur, ils s’en fichent pas mal de savoir que les balais volants n’existent pas et qu’un sorcier vieux de plusieurs siècles adore les pruneaux d’Agen fourrés au caramel ! C’est très libérateur, car on ne se fixe aucune limite ; tout devient possible ! Ca m’a aidé pour mon roman, oui. Concernant les chroniques que je rédige régulièrement pour Khimaira, cela m’a surtout permis de rester un pied dans l’écriture, c’est un peu comme un exercice qui me permet de ne pas perdre l’habitude. Et comme je suis plutôt des collections jeunesse, finalement tout se recoupe.

K : Si tu devais donner un conseil à tous ceux qui comme toi rêve d’une première publication, quel serait-il ?

M.L. : Persévérance et patience ! Il faut être une tête de mule pour que ça marche ou alors avoir une chance inouïe ou les deux. Moi, j’ai eu les deux. J’ai persévéré lorsque mon premier livre n’a pas trouvé d’éditeur, et pour le Plan de Destruction des Pouvoirs de mon Petit Frère, j’ai travaillé beaucoup sur les corrections, et fait des envois innombrables à plusieurs reprises. J’ai eu la chance de tomber sur une éditrice formidable, Marie-Ange Richermo, qui a cru en moi dès le début. C’est très important pour quelqu’un qui débute. Je crois pas qu’il y ait de recette miracle, mais il faut vraiment s’accrocher, explorer toutes les possibilités (pour moi, c’est en achetant le guide de l’édition jeunesse et en parcourant les petites annonces des éditeurs que tout a commencé) et surtout, ne pas arrêter de vivre à côté !

K : Après cette première réussite, quelles sont tes envies ?

M.L. : Ce dont j’ai envie, c’est de continuer à écrire des romans en m’amusant et en imaginant des univers ou des personnages décalés et loufoques. Je veux pouvoir faire rêver les jeunes lecteurs.

Je travaille actuellement sur un nouveau projet pour la jeunesse, ce ne sera pas une suite du Plan de Destruction des Pouvoirs de mon Petit Frère, mais une aventure totalement différente, même si l’univers et la plupart des personnages restent les mêmes. Ce sera donc une autre histoire de Gigi, la sorcière. On va déjà voir si le premier livre marche, haha !

Sinon, je me plonge également dans des histoires pour les plus petits, genre 6-8 ans. J’espère dans tous les cas que les jeunes lecteurs auront autant de plaisir à lire mon premier roman que moi j’en ai eu à l’écrire !

En novembre 2008, Mélanie Lafrenière, une jeune franco-canadienne a publié aux éditions Plon Jeunesse (en France et au Canada) un premier roman drôle et original où magie, humour et merveilleux se côtoient avec talent. Une première oeuvre à découvrir pour tous ceux qui aiment rire et rêver… En avant avec Mon Plan de Destruction des Pouvoirs de Mon Petit Frère!
Khimaira : Un premier livre publié a toujours une saveur particulière… Parle-nous de ton parcours, de tes écrits, combien d’essais avant cette première publication ?
Mélanie Lafrenière : J’ai commencé à écrire assez tard en fait, véritablement vers 21 ou 22 ans. Par contre, j’ai toujours adoré les livres, aussi loin que je me souvienne. Quand j’habitais en Allemagne (vers 9-12 ans), j’avais une dizaine de correspondantes et je passais ma vie écrire de longues lettres. J’ai commencé à véritablement travailler sur un roman quand j’avais 25 ans. J’avais travaillé en librairie jeunesse et j’avais découvert la littérature pour enfant. Mais ce projet pour les 10-12 ans n’a jamais eu de réponse positive, à part d’une obscure maison à compte d’auteur dont j’ai refusé la proposition immédiatement. Puis, un an plus tard, je réfléchissais à une nouvelle idée de roman pour la jeunesse, et j’ai commencé à penser à une petite sorcière surnommée Gigi qui serait tellement jalouse qu’elle serait prête à tout pour anéantir les pouvoirs de son petit frère. L’idée m’est venue presque par hasard, et j’ai rédigé l’histoire en trois mois. Ensuite, j’ai fait une quarantaine d’envois de mon manuscrit à toutes les maisons d’édition pour les enfants que je connaissais, même au Québec, en Suisse et en Belgique ! Sauf Plon, dont je ne savais pas à l’époque qu’ils avaient ouvert un secteur « jeunesse ». Et à part une ou deux lettres d’encouragements, ces démarches n’ont pas abouti. J’ai retravaillé l’histoire puis j’ai envoyé à nouveau quelques manuscrits, après avoir découvert dans le guide de l’édition jeunesse que Plon faisait aussi de la littérature pour enfants. Six mois plus tard, on m’a appelé pour dire que mon histoire avait été perdue puis retrouvé et qu’ils allaient la lire. Et voilà !
K : Pourquoi ce PDPPP ? Ton petit frère est si terrible que ça ?
M.L. : A vrai dire, je n’ai plus aucun souvenir de la façon dont ce titre m’est venu ! Au départ, le titre de mon roman était encore plus long : Le Plan Ultra Secret de Destruction Ultime des Pouvoirs de mon Petit Frère ! Mon éditrice l’avait trouvé génial, mais ils ont quand même dû le raccourcir un peu ! Quant à l’histoire, je ne sais pas non plus où j’ai bien pu aller chercher cette idée de petit frère, car je suis fille unique. La seule chose dont je me souviens, c’est que j’étais assise par terre en train de fixer le rideau du salon et que l’idée m’est venue. Il n’y a malheureusement rien d’extraordinaire à en dire 😉 D’ailleurs, la relation entre Gigi et son frère, c’est ce qui m’a donné le plus de fil à retordre lors des corrections avec mon éditrice. J’ai eu beaucoup de mal à la développer. Pour le coup, j’ai été obligée de chercher l’inspiration du côté des gens qui avaient des frères et sœurs !
K : Ton livre est original à plus d’un titre : il ne met pas en scène un énième combat des forces du bien contre le mal, mais plutôt une sorte de chronique familiale, l’histoire simple et pourtant hilarante, d’une apprentie sorcière, égoïste et jalouse des pouvoirs naissants de son frère ; il est écrit dans un style limpide, presque « parlé » et mélange avec délice illustrations et texte… Parle nous de la genèse de ce projet ?
M.L. : Dans ce livre, il n’y a effectivement pas de frontières bien tranchées entre le bien et le mal. Les sorcières sont quelque part au milieu, elles sont chaotiques bonnes comme on pourrait dire en jeu de rôle. Elles ne vont pas commettre des meurtres, mais elles ne vont pas vous manger dans la main non plus. Je pense que nous avons tous une part de bien et de mal en nous, et quoi de mieux qu’une sorcière pour représenter cette idée ? Quant à l’histoire, je n’ai pas fait de plan au préalable. J’invente beaucoup au fur et à mesure. Les personnages par exemple se sont créés au fil des pages. J’avais des idées vagues des différentes étapes du plan, mais tout ne prend réellement vie qu’au moment où je l’écrivais. Quant à l’illustratrice, Laurence Cornou, je suis tombée amoureuse de ses dessins dès que je les ai vu. Elle a vraiment su capter l’atmosphère de l’histoire et son humour. J’ai beaucoup de chance d’avoir eu, pour mon premier roman, une illustratrice et une éditrice comme ça !
K : La sorcellerie est-elle vraiment une affaire de femme ?
M.L. : Si l’on en croit l’Histoire, oui ! On faisait la chasse aux sorcières et non pas aux sorciers ! Mais il faut bien sûr une exception qui confirme la règle : Alaric, le petit frère d’Anségisèle en est un, et il y a également le Grand Détenteur des Pouvoirs Magiques Universels, même si lui, c’est plus une sorte d’être invincible et éternel, si puissant qu’on ne sait pas exactement ce qu’il est. Les sorciers existent donc dans mon roman, mais ils sont si rares qu’on les considère presque comme une erreur de la nature. En tout cas, c’est ce que fait l’héroïne, Gigi, alors qu’au fond, c’est seulement une bonne excuse pour détruire les pouvoirs de son frère. Elle est tout simplement jalouse et elle a surtout peur qu’il puisse devenir meilleur qu’elle. C’est une histoire vieille comme le monde finalement…
K : Est-ce que ta passion pour la lecture ainsi que tes activités de chroniqueuses littéraires t’ont aidé dans la réalisation de ce projet ?
M.L. : Mes nombreuses lectures pour la jeunesse m’ont ouvert l’esprit, car dans ce genre littéraire, il n’y a pas de barrières, contrairement aux romans pour adultes. Pour les enfants, tant que votre histoire est captivante et haute en couleur, ils s’en fichent pas mal de savoir que les balais volants n’existent pas et qu’un sorcier vieux de plusieurs siècles adore les pruneaux d’Agen fourrés au caramel ! C’est très libérateur, car on ne se fixe aucune limite ; tout devient possible ! Ca m’a aidé pour mon roman, oui. Concernant les chroniques que je rédige régulièrement pour Khimaira, cela m’a surtout permis de rester un pied dans l’écriture, c’est un peu comme un exercice qui me permet de ne pas perdre l’habitude. Et comme je suis plutôt des collections jeunesse, finalement tout se recoupe.
K : Si tu devais donner un conseil à tous ceux qui comme toi rêve d’une première publication, quel serait-il ?
M.L. : Persévérance et patience ! Il faut être une tête de mule pour que ça marche ou alors avoir une chance inouïe ou les deux. Moi, j’ai eu les deux. J’ai persévéré lorsque mon premier livre n’a pas trouvé d’éditeur, et pour le Plan de Destruction des Pouvoirs de mon Petit Frère, j’ai travaillé beaucoup sur les corrections, et fait des envois innombrables à plusieurs reprises. J’ai eu la chance de tomber sur une éditrice formidable, Marie-Ange Richermo, qui a cru en moi dès le début. C’est très important pour quelqu’un qui débute. Je crois pas qu’il y ait de recette miracle, mais il faut vraiment s’accrocher, explorer toutes les possibilités (pour moi, c’est en achetant le guide de l’édition jeunesse et en parcourant les petites annonces des éditeurs que tout a commencé) et surtout, ne pas arrêter de vivre à côté !
K : Après cette première réussite, quelles sont tes envies ?
M.L. : Ce dont j’ai envie, c’est de continuer à écrire des romans en m’amusant et en imaginant des univers ou des personnages décalés et loufoques. Je veux pouvoir faire rêver les jeunes lecteurs.
Je travaille actuellement sur un nouveau projet pour la jeunesse, ce ne sera pas une suite du Plan de Destruction des Pouvoirs de mon Petit Frère, mais une aventure totalement différente, même si l’univers et la plupart des personnages restent les mêmes. Ce sera donc une autre histoire de Gigi, la sorcière. On va déjà voir si le premier livre marche, haha !
Sinon, je me plonge également dans des histoires pour les plus petits, genre 6-8 ans. J’espère dans tous les cas que les jeunes lecteurs auront autant de plaisir à lire mon premier roman que moi j’en ai eu à l’écrire !