Megamind est le super méchant le plus génial de toute l’histoire de l’humanité. Et le pire loser aussi…
Depuis des années, il essaie par tous les moyens de conquérir Metro City. En vain : chacune de ses tentatives est mise en échec par l’invincible Metro Man et tourne à la farce. Jusqu’au jour où Megamind tue Metro Man ! Mais un super méchant a besoin d’un super héros pour se sentir exister et avoir un but dans la vie. Megamind a donc l’idée de se fabriquer un nouvel adversaire : Titan, encore plus grand, plus fort et plus héroïque que le précédent. Problème : Titan découvre vite que c’est bien plus drôle d’être un méchant que de protéger les hommes. Et encore plus amusant de détruire le monde que de le diriger… Pris au piège, Megamind réussira-t-il à vaincre sa diabolique création ? Deviendra-t-il le héros inattendu de sa propre histoire ?

Après l’exceptionnel Dragon, voici le Dreamworks de ce Noël 2010. Moins bien réussi que son prédécesseur et beaucoup moins poignant que Kung Fu Panda, Megamind n’en reste pas moins un Dreamworks digne de ce nom (à l’inverse des Madagascar…) qui pimentera votre Noël!

Pendant les 20 premières minutes du film, je dois vous avouer que j’ai eu peur. Peur que l’intrigue ne tombe dans quelque chose de bateau: le méchant qui se rend compte après tout qu’il a besoin d’un gentil pour être vraiment quelqu’un. Certes, le début du film est dynamique et introduit déjà un certain suspens; la présentation de Megamind est adorable et ne laisse pas du tout présager la suite.


Mais toute la mise en place de l’histoire est plutôt laborieuse et m’a fait craindre un manque d’originalité de la part du réalisateur. A mon grand soulagement cependant, l’histoire bascule ensuite dans un délire complet et une parodie des films de super héros. En effet, Megamind est un génie démoniaque qui rêve de gouverner Metro City. Plus habitué aux bancs de prison qu’à ceux de l’école, l’extraterrestre imagine les plus grandes inventions de méchants qui finissent toujours par capoter.


Car Metro City est protégée par Metro Man, super héros appréciant aftershave et blanchiment des dents. S’il se prend pour un top model, c’est normal: il n’a pas de "cerveau", mais possède de nombreux pouvoirs, dont celui de voler. Protecteur de la ville, il laisse un vide considérable lorsque Megamind réussit enfin à le détruire.


Le film est drôle grâce notamment à de nombreux gags bien ficelés, mais également à la bêtise de Megamind et sa nounou poisson.


La création de Megamind, Titan, fait référence à Frankenstein: le créateur ne maîtrise pas sa créature qui prend soudainement ses propres décisions. La voix de Jonah Hill colle parfaitement au personnage qui propose des scènes drollisimes. Le rêve de tout adolescent est ici mis en avant: devenir un super héros ou un super-vilain!


Mais il est également touchant avec l’arrivée de l’histoire d’amour incongrue entre la journaliste Roxanne Richie et Megamind. Interprétée brillamment par Tina Fey, Roxanne est sans hésiter mon personnage préféré. C’est grâce à elle que Megamind prend conscience de son potentiel sympathie et elle lui permet de mettre enfin son intelligence au service d’une cause noble. Quant à Roxanne, elle apprend la tolérance au côté de l’extraterrestre ; à passer outre les apparences physiques.


L’intrigue traite de la nécessité d’accepter qui l’on est réellement; de ne pas jouer un jeu. Le thème de la différence est largement exploité ici puisque Megamind sait depuis son enfance qu’il est différent des autres. Maladroit et petit génie en science, il était détesté par ses camarades qui lui préféraient le charismatique Metro Man. Le film montre aux enfants qu’après tout être différent apporte de bonnes choses. Que serait le monde si l’on était tous semblables? On peut construire un monde juste avec les différences de tous.

L’animation est réussie et propose une 3D léchée, malgré le peu d’utilité apportée par le port des lunettes. La gestion de l’espace et du paysage urbain est maîtrisée et nous entraîne dans les airs entre les buildings sans nous donner le tournis. Le graphisme des personnages est brillant notamment la qualité des vêtements. Les couleurs sont chatoyantes et ajoutent de la prestance à la réalisation


CONCLUSION
Megamind est un bon Dreamworks où se mêlent habilement humour parodique et émotions. Les enfants risquent d’adorer, les adultes peut-être un peu moins, mais accordons-nous pour lui reconnaître une loufoquerie rafraîchissante!

Sortie en salles le 15 décembre.

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