Ce très court article n’a pour envie que d’inviter ses lecteurs à entrouvrir quelques portes menant de près ou de loin à l’univers monstrueusement titanesque de Lovecraft. Mais avant d’entrouvrir ces portes (je dis bien « entrouvrir » car les ouvrir entièrement signifierait le déferlement sur notre pauvre terre d’une armée horrible de créatures indicibles, gasp !), j’aimerais insister sur le fait qu’aujourd’hui Lovecraft est devenu un synonyme bien trop proche à mon goût du mot horreur. N’oublions jamais qu’il nous a emmené dans des mondes oniriques où les pires créatures (goules, vampires, bêtes faméliques et…chats !) pouvaient également être de bons alliés. Il n’y a qu’à se jeter dans Démons et Merveilles, pour se rendre compte de l’étendue de ces contrées explorées par de simples rêveurs appelés à rencontrer les dieux suprêmes.

Par delà le mur du sommeil existent bien d’horribles et indescriptibles créatures, mais que leur aspect hideux n’arrête pas notre propre aventure au beau milieu de montagnes hallucinées et autre abîme du temps. Lorsqu’on pense que Lovecraft a imaginé son monde de sa ville de Providence qu’il n’a quasiment jamais quitté de sa naissance en 1890 à sa mort en 1937! Inspirateur de nombreux amis-écrivains (Clark Ashton Smith, Robert Howard… Et bien plus tard Derleth, Lumley, Bloch, Wilson, etc.), il est également célèbre pour ses centaines de lettres et correspondances tenues avec proches et fans ainsi que pour sa participation primordiale au sein du magazine Weird Tales. Mais laissons ici nos divagations pour nous tourner vers ces portes à entrouvrir.

Première porte : la littérature

D’abord et avant tout, précipitez-vous sur les ouvrages signés de la main même de Lovecraft. Mais où les trouver ? (Qui a dit ça ?). Chez Laffont, collection Bouquins ou en poche chez J’ai Lu, Denoël (coll. Présence du Futur)… Mais après avoir dévoré (ou s’être fait dévorer par ?) l’œuvre de Lovecraft, lancez-vous dans les mondes dégoulinant de sang et de sueur que celui-ci a inspiré à d’autres : Ramsey Campbell, Graham Masterton, Brian Lumley, Stephen King… Tous y ont goûté, tous s’y sont essayés. Tant qu’à rester dans le domaine littéraire, je vous invite, si vous êtes vraiment des mordus à contacter l’œil du Sphinx, une asso parisienne spécialisée en affaires lovecraftiennes (Philippe Marlin, 36-42, rue de la Villette, 75019 Paris).

D’un autre côté, rien ne vaut une bonne clé pour entrouvrir une porte: La Clé d’Argent 22 avenue G. Pompidou, 39100 Dole http://www.clef-argent.org (éditeur de très beaux essais consacrés à Lovecraft !)

Et pour ceux qui veulent tout de suite se lancer à fond dans les lectures du maître de Providence voici quelques titres disponibles en français : Anthologies « Lovecraft » (en 3 tomes chez Bouquins Robert Laffont) ; CHEZ J’AI LU : L’abomination de Dunwich ; Epouvante et surnaturel en littérature ; Night Ocean ; L’ombre venue de l’espace ; Les montagnes hallucinées (suivi de Dans l’abîme du temps) ; L’affaire Charles Dexter Ward ; Le rôdeur devant le seuil ; La couleur tombée du ciel ; Le cauchemar d’Innsmouth ; La quête onirique de Kadath l’inconnue ; Dagon ; CHEZ DENOEL : Dans l’abîme du temps ; Par delà le mur du sommeil ; Je suis d’ailleurs ; CHEZ 10/18 : Démons et merveilles ; CHEZ POCKET : L’horreur dans le musée ; L’horreur dans le cimetière ; Le rôdeur devant le seuil ; L’ombre venue de l’espace. D’Augusth Derleth :Le masque de Cthulhu (Pocket et J’ai lu ) ; La trace de Cthulhu (Pocket et J’ai lu ). De Ramsey Campbell : Le livre noir (Pocket )…

Deuxième porte : la bande dessinée

Paradoxe de l’indescriptible, c’est qu’on cherche toujours à le montrer ! Alors que Moebius, Druillet et Giger éclaboussent de leur talent des figures d’épouvante sorties tout droit du monde lovecraftien, les royaumes de la bande dessinée accueillent les Anciens Dieux et autres ignominies en leur sein. Andreas avec Rork (Le Lombard) ou encore Cromwell Stone (Delcourt), hachure un imaginaire décalé et plongé dans un univers directement inspiré des récits lovecraftiens. Bilal avec l’aide du scénariste Pierre Christin nous offre un Vaisseau de pierre (Dargaud) pour naviguer vers l’immonde tandis que Guillaume Sorel et son complice Thomas Mosdi font escale dans L’île des Morts (Vents d’Ouest). Sans oublier l’œuvre très étrange d’Horacio Lalia avec  » Le Grimoire Maudit  » (Albin Michel). L’imaginaire appelant l’imaginaire, nous tenons à souligner que les œuvres picturales tirées ou inspirées de l’univers de Lovecraft sont tout aussi glaçantes que les mots du Maître.
Un véritable délice inhumain pour les yeux !

Troisième porte : le cinéma

Tout cinéphile averti se précipitera sur deux films largement inspirés de l’univers développé par Lovecraft. D’abord le très glauque Reanimator (réalisé par Stuart Gordon en 1985). Ensuite, et surtout, dans ce véritable chef-d’œuvre du talentueux John Carpenter qu’est Dans l’antre de la folie. Cette dernière histoire nous emmenant très loin dans une imbrication d’énigmes menant finalement à la rencontre des dieux monstrueux de l’Au-delà lovecraftien.

Quatrième porte : les jeux

Et pourquoi ne pas essayer d’entrer dans l’univers de Lovecraft en s’amusant quelque peu… L’Appel de Cthulhu (Chaosium) reste un jeu de rôles de référence dans le monde entier et les amateurs ne démentiront pas son excellence. Côté écran, on s’aventurera dans les frémisses d ‘ Alone in the Dark (Infogrammes)… Et tant que l’on parle d’écran, Internet n’est certainement pas en reste pour nous introduire dans les mondes hallucinants de Lovecraft. Faites-un tour du côté de http://www.chez.com/lovecraft/ vous ne serez certainement pas déçus !

Voilà quelques portes entrouvertes. A vous, chers lecteurs apeurés, de choisir laquelle ou lesquelles emprunter pour vous lancer à corps et esprits perdus dans les abîmes insondables de l’univers lovecraftien, mondes oubliés peuplés des créatures les plus inconcevables et les plus alarmantes qui soient… Bon séjour!