Cinq années que le réalisateur Neil Burger n’avait pas eu de sortie en salle sur le sol français. Son film précédent, The Lucky Ones (2008), n’ayant été honoré que par une sortie furtive directement en DVD. Il nous revient donc avec un thriller fantastique : Limitless (en français : sans limite).

Eddie Morra (Bradley Cooper) rêve d’écrire, mais l’angoisse de la page blanche le paralyse. Sa vie sans éclat bascule lorsqu’un ami lui fait découvrir le NZT, un produit pharmaceutique révolutionnaire qui lui permet d’exploiter l’intégralité de son potentiel cérébral. Eddie peut désormais se souvenir de tout ce qu’il a lu, vu ou entendu ; il peut apprendre n’importe quelle langue en une journée, résoudre des équations complexes et subjuguer tous ceux qu’il rencontre – tant qu’il reste sous l’influence de cette substance qui n’a pas encore été testée.
Très vite, Eddie fait aussi merveille à Wall Street, où ses prouesses attirent l’attention de Carl Van Loon (Robert de Niro), un puissant magnat de la finance, qui lui propose de négocier la plus grosse fusion de l’histoire. Eddie ignore encore que des gens sont désormais prêts à tout pour mettre la main sur son stock de NZT…

Si, avec L’illusionniste (2006), Burger nous proposait un métrage original, serti d’une photographie sépia magnifique qui donnait à l’oeuvre toute sa force, avec ce nouveau titre le réalisateur revient à une mise en scène moins esthétisante qui se fond dans le panorama de ce type de films. On ne peut s’empêcher de penser à d’autres films de genre qui mélangent deux réalités : Ouvre les yeux (1997), Matrix (1999), ou encore Dans la peau de John Malkovich (1999). Il semble que le scénario n’apporte guère d’originalité tant le traitement dramatique répond à tous les critères attendus. Même le choix des acteurs, pourtant prestigieux ne parvient pas à pimenter la sauce tant les rôles sont superficiellement écrits. Reste un film somme toute divertissant qui flatte les fantasmes humains de réussite, de puissance et de richesse. Cela dit, une simple sortie DVD aurait peut-être suffi !