Elcana est né en Europe de l’Est. Il n’est pas comme les autres ; il est de petite taille. Oh, ce n’est pas un nain, il n’est pas disproportionné, juste de petite taille : c’est un liliputien. Il aurait pu mener une existence presque normale si sa colère ne l’avait pas amené à tuer un homme en défendant une jeune fille. Poussé à la fuite, il va alors tomber entre les mains d’une étrange caravane qui emmène d’autres petites gens comme lui à Coney Island pour intégrer le nouveau parce d’attractions : Liliputia. Bien vite, le parc va s’avérer un enfer dont Elcana devra explorer tous les cercles.

A la limité du fantastique, cette histoire a connu une diffusion sous la forme d’une pièce radiophonique. Xavier Mauméjean y développe le thème des freaks pour lequel il a déjà montré toute son affection dans Ganesha ou dans le principe même de la série Club Van Helsing, notamment dans son opus Freakshow. Tout au long du récit, Xavier Mauméjean questionne l’humanité, la confronte à l’animalité, thème sous-jacent dans nombre de ses romans mais particulièrement exacerbé ici. La mémoire, les relations humaines, la rédemption, voilà autant de thèmes que Liliputia aborde avec force et talent.

Ce roman, particulièrement abouti, est sans doute le plus complexe et intellectuel que Xavier Mauméjean nous ait livré. Il pêche un peu par manque de rythme, et sa conclusion, presque plausible après la montée qui la précède, pourrait décevoir. Peu accessible bien que magistralement écrit, Liliputia est un véritable chef d’œuvre, même si le lectorat qu’il peut toucher est restreint.