Pas le temps de dire ouf ! Il y a des films, comme ça, qui se font tailler un costard, écharper, étriller dès qu’ils pointent le bout de leur nez en devanture des cinémas. Lesbian Vampire Killers est de ceux-là. Le film a fait l’unanimité critique contre lui lors de sa sortie, et sa carrière dans les salles a fait long feu. Mais quel crime Phil Claydon a-t-il commis ? Il passe après Shaun of the Dead, c’est vrai, qui fait office aujourd’hui de canon d’excellence en matière de comédie horrifique, à juste titre. LVK ose d’ailleurs reprendre la formule comique du duo de héros à la Loyal/Auguste, Laurel/Hardy, etc. qui apportait tout son dynamisme burlesque au film d’Edgar Wright et Simon Pegg. Quant à l’affiche et au titre, ils commettent le péché impardonnable de s’appuyer sur des arguments de vente à la American Pie, ce qui n’a pas manqué de rebuter à la fois les fans d’épouvante et tout autre spectateur ayant un minimum d’exigence intellectuelle. Et pourtant…

Jimmy se fait larguer pour la huitième fois par sa nana volage et caractérielle. Avec son brave pote Fletch, bas de plafond mais bon fond (et qui vient de perdre son job de clown), il part s’aérer pour un week-end de rando dans un micro-village de la campagne anglaise. A leur arrivée, les deux amis tombent sur un van chargé de nénettes court vétues partantes pour faire la bringue. Par quel prodige ces créatures se trouvent-elles dans un coin aussi paumé ? Réponse : les étudiantes sont venues à Cragwich (le bled en question) pour enquêter sur le folklore local. On dit que l’endroit est le fief de la reine vampire Carmilla, et le fait est qu’une malédiction plane depuis des siècles, dans la région, sur toutes les femmes descendantes d’un certain baron : arrivées à l’âge de 18 ans, toutes se muent invariablement en vampires lesbiennes… La nuit tombe, ça va chauffer !

La référence à la célèbre nouvelle de Joseph Sheridan Le Fanu saute aux yeux, mais on n’a pas glissé la galette dans le lecteur pour s’encombrer la cervelle de citations littéraires. LVK se veut avant tout une comédie, il s’agit donc de se marrer. Et le film est drôle, oui ! Dans la droite ligne des bonnes comédies britanniques actuelles, les échanges sont vifs, les réparties bien trouvées et servies par des comédiens et -diennes parfaitement à l’aise dans les pompes (et les mini-shorts, les mini-jupes, et les voiles vaporeux) de leur personnage. Autre atout : Phil Claydon s’amuse aussi à recréer l’ambiance gothique du cinéma de la Hammer Films des années 1950-60, et même si quelques situations, ici et là, semblent lourdingues, je ne peux qu’avouer avoir passé un agréable moment. Sans oublier que ces vampires lesbiennes, ma foi, elles ont du chien, elles ne sont pas moins ensorcelantes que les trois épouses de Dracula dans le film de Coppola. A un moment, Lotte, la vierge blonde, est approchée par… mais je n’en dirai pas plus ! Bon, on n’est pas chez Marc Dorcel, les audaces érotiques du film se limitent à des galoches appuyées. Et guère de gore non plus : en lieu et place de sang, les vampirettes ont dans les veines un liquide blanchâtre spermatique ! Curieux choix artistique, n’est-ce pas?

A présent, il ne reste plus à Phil Claydon qu’à tourner l’équivalent avec, je cite le gars Fletch, "des loups-garous gays". Chiche ?

Sortie du dvd et du blu-ray le 3 février (Wild Side Vidéo).

Caractéristiques techniques du dvd
Image : 2.35, 16/9 compatible 4/3
Son : Français DTS 5.1 et Dolby Digital 2.0, Anglais Dolby Digital 5.1
Sous-titres : Français
Durée : 1h23

Caractéristiques techniques du blu-ray
Image : 2.35
Résolution film : 1080/24p
Format son : Anglais & Français DTS HD Master Audio 5.1
Sous-titres : Français
Durée : 1h26

Compléments communs dvd & Blu-ray : La Rés-érection (petit making of promo de 15′), webisodes, bandes annonces, liens Internet.
L’éditeur Wild Side a organisé l’automne dernier un grand casting photo national, histoire de prouver qu’en France aussi, on trouve de belles vampires lesbiennes ! Vous aurez la joie de découvrir le résultat de ce shooting dans le boîtier de votre dvd ou de votre blu-ray, sous la forme d’un calendrier. Je ne suis pas chien, je vous en glisse un petit aperçu… Puisqu’on arrive en février :