Lorsque vous entrerez dans l’univers de Melissa de la Cruz, vous aurez d’abord l’impression de rentrer dans un monde superficiel, clinquant et terriblement « hype ». Très américain (vous serez à New York comme chez vous), très mode (les meilleurs créateurs du monde vont défiler) et rythmé, le récit de Melissa de la Cruz vous entraîne dans un des lycées les plus sélects de New York : le lycée Duchesne.

            Le départ de l’intrigue semble bien mince et il vous faudra même attendre la page 167 pour trouver le mot vampire pour la première fois. Peut-être fallait-il tout cela pour mettre l’univers de Mimi et Jack Force, de Théodora Van Allen de son meilleur ami Oliver de Dylan ou de Bliss, en place avec de loin en loin les extraits mystérieux du journal d’une certaine Catherine Carver datant du XVIIème siècle et la sensation progressive que sous le strass quelque chose de plus grave se joue. Encore une histoire de vampire me direz-vous ? Oui, ils sont à la mode et en passe de détrôner le règne des sorciers en tout genre.
            Mais il ne s’agit pas de n’importe quels vampires. Moins speed, électrique que le Twilight de Stéphanie Meier (publié par Hachette, voir chroniques de Mélanie Lafrénière sur le site); moins angoissant et plus éloigné du mythe des vampires européens que le Dracula de Kate Cary (publié chez Milan, voir chronique sur le site), ces vampires de la Haute font parfois penser par la trame de leur histoire à ces différents ouvrages (Edward brille au soleil, ceux de Manhattan la nuit…) ou à l’excellente bande dessinée française, Rapaces (Dargaud) de Marini et Dufaux en plus soft bien évidemment. Car finalement cette histoire n’est pas si superficielle et Melissa de la Cruz a eu l’excellente idée de relire et de s’approprier l’histoire de ces anges déchus qui tentent de s’acheter une bonne conduite pour regagner le paradis perdu. L’histoire est pleine d’invention, d’humour et de bonnes idées surprenantes. Mais la menace rôde pour ces vampires de la Haute société…
                Inutile de déflorer l’histoire plus avant. Ne vous laissez cependant pas détourner par la couverture « girly » (trop ?) et plongez dans ce Diable s’habille en Prada miniature en écoutant pourquoi pas à fond Alain SouchonPutain, ça penche », tiré de l’album, « La vie Théodore », 2005, Virgin).
        Léger comme les bulles d’un de nos meilleurs champagnes, ce premier tome est à savourer sans modération. Vivement la suite !