Suite directe du Temps incertain, Les singes du temps en reprend l’atmosphère et le style, peut-être en un peu plus clair. Cette fois-ci c’est le personnage de Simon Clar que nous suivons, à cause de la proximité qu’il a eu avec le père du socialisme Assuyo. On évoque également le second paradis psychronautique, la planète Gogol qui fait écho à la Perte en Ruaba évoquée dans Le temps incertain. Après HKH dans le volume précédent, les ennemis sont cette fois de grandes multinationales. Des éléments plus déroutants les uns que les autres viennent perturber le temps subjectif, notamment une immense attaque d’éléphants qui déferle sur le monde.

Michel Jeury développe un peu plus son univers pour le moins Dickien, en interrogeant la notion de réalité objective, mais s’intéresse particulièrement au sens de l’histoire et à la réalité historique. L’identité prend également une place très importante dans ce roman charnière de ce cycle majeur de l’Imaginaire francophone enfin réédité. Disons le encore, aucun des trois tomes (Le temps incertain, Les singes du temps et Soleil Chaud, poisson des profondeurs) n’a pris une ride, et l’ensemble s’explore dans une lecture fiévreuse et passionnée.