Halli n’a vraiment rien d’un des Héros d’antan. Ils étaient forts, grands, rapides, beaux, plein de grâce. Leurs épopées ont traversé le temps, berçant des générations les soirs de veillées. Halli est petit, laid, et sa réputation est celle d’un garnement n’apportant que le malheur à sa maisonnée. La maisonnée de Svein, le plus grand des anciens héros. Celui qui les as tous unis pour repousser la menace des Trâles à jamais, celui qui a fondé la plus grande et la plus respectée des douze familles de la vallée.
Le grand rassemblement d’automne, le premier auquel assiste Halli, va lui apporter une grande et désagréable surprise. Les descendants de Svein règnent sur un minuscule domaine, le Grand Foyer n’est qu’une minuscule demeure, et chacune des onze autres familles prétend que son ancêtre est le vrai fondateur de la vallée, le héros qui repoussa les Trâles et apporta la paix.
Dans sa recherche de la vérité, Halli va mettre en danger beaucoup plus que la réputation des siens. Il pourrait apporter la destruction sur tous les habitants de sa contrée.

L’histoire est simple et pleine de beauté. C’est l’histoire d’un jeune adolescent, presqu’un adulte selon les critères de son peuple, bercé de contes depuis son enfance. Comme tous les jeunes il rêve d’être à son tour le héros d’un conte que les générations futures se transmettront. Son univers, ses certitudes, tout ce en quoi il croit va être balayé en quelques semaines, lorsqu’il franchit cette barrière qui sépare l’enfance de l’âge adulte. Il va devoir abandonner ses rêves et se confronter à la réalité, la première des leçons étant de devoir assumer seul ses actes et d’endosser la responsabilité de leurs conséquences sur la vie des siens.

Ce roman a déjà été publié dans la collection jeunesse chez Albin Michel (chronique Khimaira : http://www.khimairaworld.com/les-heros-de-la-vallee/). Bien qu’il puisse être lu par des adolescents, il n’est pas réservé à un public jeune, et les adultes le liront avec plaisir.

Le style est agréable, sans longueur, sans lourdeur. Chaque chapitre démarre par une histoire mettant Svein en scène dans un de ses exploits digne d’un demi-dieu. Le décalage entre ces mythes (Svein déracinant un chêne pour se battre avec) et la réalité crue de Helli (à moitié mort de faim et de froid, réduit à mendier ou à voler) montre tout se qui sépare l’enfance de l’âge adulte. La toute fin du roman laissant cette note d’espoir : même les adultes peuvent rêver…