Résumé :

Sollicité pour accompagner son souverain le Kapaka, lors d’une expédition pour marchander de nouvelles terres avec le seigneur de la forêt, Perkar voit s’offrir à lui l’occasion de libérer la déesse qu’il aime de l’emprise exercée sur elle par le Dieu Fleuve. Ce dernier  trouve sa source dans la région de Balat proche de l’endroit où est fixé le rendez-vous.

Il se lie d’amitié avec Apad et Eruka, deux fougueux représentants des clans voisins ignorants les coutumes et lois de leurs ancêtres, mais déterminés à voir cette mission faire d’eux des héros.
Au fil de leur périple, Perkar rêve de plus en plus souvent d’une jeune fille habitant une immense cité.

Descendant de la famille royale de Nhol, Hezhi espère échapper à la malédiction qui touche les siens. Pourquoi pas en s’évadant au bras d’un courageux aventurier de l’enceinte où elle est cantonnée, au bras d’un courageux aventurier?

Notre avis :

Les enfants du fleuve (the waterborn) est le premier roman de Greg Keyes, auteur américain connu en France pour sa tétralogie de L’âge de la déraison et sa saga Les royaumes d’épine et d’os (Pocket).

Cette œuvre « de jeunesse » ne manque nullement d’intérêt et démontre la capacité de l’auteur à évoluer dans un univers original qu’il a lui-même crée (Keyes a travaillé auparavant sur les séries de la Guerre des Etoiles et de Babylon V).
Son expérience chez les navajos, qu’il a cotoyé, a sans doute servi de base à la création de ce monde où des divinités élémentaires se disputent.
Une opposition se crée de fait entre des polythéistes primitifs et des monothéistes plus urbains. Quelques passages oniriques sont également au programme se qui renforce l’impression de mysticisme.

Ce premier volet des Elus du changelin revêt sans conteste un aspect à la fois religieux, et mythologique.
Perkar, dépassé par les événements que déchaînent sa passion immature, revêt effectivement, tous les atours du héros légendaire spectateur du sacrifice de ses compagnons.
Apparentée aux demi-dieux, comme tous les habitants de Nhol, Hezhi essaye également d’échapper à son destin tout en s’interrogeant sur son humanité et l’héritage que lui transmet sa consanguinité avec le Dieu du Fleuve.
De nombreuses réflexions sur le genre émaillent le récit qui donne la part belle aux conflits de générations.

Ecrit dans un style fluide, ce texte s’il ne brille pas par l’originalité des situations qu’il met en scène, est en tout cas remarquable par la pertinence et l’intelligence des idées esquissées.

On pourra regretter que le voyage ne dure pas plus longtemps, que Greg Keyes n’ait pas pris un peu plus de temps pour étoffer cet univers qui contient toutefois ce qu’il faut pour que les lecteurs les plus imaginatifs passent un excellent moment.

Le second et dernier tome ( Le dieu noir ) est sortit le mois dernier aux éditions Fleuve noir. La fin de Les enfants du fleuve pouvant suffire à elle-même, on peut être intrigué quant à la découverte des événements qui vont suivre.

Greg Keyes sera en France fin mai à l’occasion des Imaginales d’Epinal.