« Bretagne… Source intarissable de légendes, berceau du merveilleux! Bretagne, fief du petit peuple des collines, des sous-bois et des récifs, patrie des Korrigans! »

Venez retrouver Koc’h pour que, ce soir, il vous conte les secrets du vent, de la mer, de la lande et de la pierre… Attention, prononcez Korr comme Korrigan et non pas coque ou coche! En digne représentant du peuple des Tertres, Koc’h va vous mener dans une folle gavotte, pour vous conter, à sa manière, les récits qui ont forgé l’âme de la belle péninsule bretonne…

Les merveilles de la sirène des îles Glénan

Revenons au temps où la Bretagne s’appelle encore Armorique et où elle appartient aux celtes. Le jeune Tan, par amour pour la belle, douce et troublante Awen, fille du grand druide, s’est embarqué dans une pêche aux trésors enfouis… à 20.000 lieux sous les mers… Invité dans l’antre de Morgan, la fée du Loc’h, Tan essaye de s’emparer de quelques richesses mais il se laisse vite ensorceler par les charmes de la dame… Grâce au chant du héraut, l’oiseau sacré de Bélénos, Awen peut ressentir le danger et se rendre dans le palais de la fée des sept îles… Une somptueuse demeure protégée par un dragon répondant au petit nom de Nessie… ça vous dit quelque chose?

Les richesses des Korrigans d’Erdeven

1675, la Bretagne est à feu et à sang. La répression du Roi-Soleil sur les hommes qui refusent de payer les nouvelles taxes est particulièrement brutale. Goulven, le savetier d’Erdeven, est épargné des soudards du roi… mais se retrouve complètement ruiné et affamé. Sa jeune femme fiévreuse se meurt et le rebouteux s’est fait prendre par les dragons de Colbert. Plus un espoir ne l’habite… Pourtant… Pour son hospitalité et sa générosité envers la vielle Rozenn, il reçoit deux choses: des herbes médicinales très efficaces pour faire tomber la fièvre et un anneau magique pour assurer sa fortune. Les pouvoirs de l’anneau permettent à quiconque de se rendre invisible aux yeux des Korrigans dans le but d’atteindre leurs trésors enterrés…

La « récompense » du bossu de Quimper

Soyez dignes des bienfaits des Korrigans ou alors ils feront preuve d’une certaine… ingéniosité… C’est par l’histoire des bossus de Quimper que Koc’h illustre cette notion de justice « poétique ». Nous sommes en juin 1830, la journée est ensoleillée, le père Cosker marie ses deux filles. Les frères bossus sont présents à la fête, en tant que musiciens : Kaour joue du biniou et Laouig, de la bombarde… une façon de leur assurer le boire et le manger. Sur le chemin du retour, la curiosité va pousser le plus brave des deux frères vers une fête célébrée par… des Korrigans. Et l’esprit dont il fait preuve ainsi que son talent vont y être récompensés… Par contre la jalousie du son frère grognon et surtout sa cupidité vont être fort punies… Vous voulez savoir ce qu’il advint du garnement ? Et bien, on dit qu’il finit par échouer à Paris, comme sonneur de cloches dans une célèbre cathédrale… Mais ça, c’est une autre histoire…

Quelle bonne idée de se réunir ainsi autour de ces facétieux lutins, les Korrigans, pour nous livrer ces quelques très beaux secrets ! Cet album dirigé par Jean-Luc Istin est l’œuvre de trois dessinateurs et deux scénaristes. Le principe est simple : un narrateur, Koc’h le Korrigan, nous conte trois histoires par tome. Ces récits sont développés sur un même thème et illustrés à chaque fois par un illustrateur différent. Et c’est une réelle richesse que de voir évoluer dans ces styles personnels les petits êtres de l’autre monde qui viennent hanter la péninsule de Bretagne. En un seul album, les auteurs nous ont déjà fait voyager, des îles Glénan à Erdeven et à Quimper. Tentez dès maintenant ce voyage fabuleux. Il va vous faire lever le voile sur ces secrets cachés qui ont forgé l’âme bretonne… Une dernière question : avez-vous compris ce qu’il faut entendre par trésors enfouis? Si non, attention, Koc’h vous réserve son sabot dans le derrière!

 

Petit portrait
Les Korrigans sont laids et d’aspect grotesque. De petite taille, ils ont le pouvoir de s’enfler jusqu’à devenir monstrueux et sont dotés d’une force physique extraordinaire. C’est la nuit qu’ils sont le plus visibles, préférant rester cachés le jour (dans des buissons, des tertres ou des greniers). Les Korrigans ont une image de bandits, de voleurs, de vandales. Ils sont toujours prêts à jouer quelques mauvais tours et ont la réputation d’échanger les nouveaux-nés contre un horrible bébé korrigan. Parfois, ils sont simplement les gardiens des trésors des collines…

Le savez-vous?
Si vous rencontrez quelqu’un dont le nom est Corricon ou Coricon, sachez que ce nom normand provient du breton “korrigan”. Il s’agit en effet du diminutif de corric, surnom qui désignait un homme petit et vif.