Raido a retrouvé ses souvenirs, mais pas toujours leur sens. Il est aidé de la marionnettiste Meiki. Ensemble, ils font face à des monstres de contes de plus en plus réels…
 
Le folklore asiatique a, ces dernières années, connu un certain boom sous l’influence de Tigre & Dragon. Mais c’est une autre filière moins commerciale qui semble influencer cette Légende des Nuées Ecarlates, celle de l’histoire de sabre à la Lone Wolf & Cub (Baby Cart au cinéma), avec ses histoires d’honneur et sa violence.
 
Car pour être violente, cette série l’est. Ce déchaînement confine même au surréalisme par endroit et la place à la lisière d’un fantastique horrifique. Au vu du graphisme très travaillé, ce n’est clairement pas un hasard. Son scénariste-dessinateur n’aura pas ménagé pas ses efforts. Découpage, composition de la case et plus encore couleurs renforcent largement l’ambiance sanglante et cette impression que tous ce qui arrive n’est pas, ne peut pas être entièrement réel.
 
Comme de bien entendu, l’honneur, thème prédominant de la culture japonaise médiévale dans l’imaginaire occidental, occupe une place centrale et permet de lier une dimension personnelle à une dimension politique. Saverio Tenuta peut ainsi mélanger des enjeux plus sentimentaux et plus proches du lecteur à des enjeux de plus grande envergure.
 
Cette envergure est hélas quelque peut cloisonnée par un manque d’ampleur palpable. Le scénario ignore par exemple complètement la dimension géographique. Nos héros semblent dans un premier temps se cacher au fin fond du pays, puis se situer à deux pas à deux pas de ceux qu’ils fuient !
 
Ce défaut n’empêche pas la BD d’être réussie, avec une approche de l’Asie originale mais très évocatrice. Mais il l’empêche certainement d’être aussi inoubliable qu’elle mériterait de l’être.