Grâce à ses pouvoirs de sorcière, Diana a réussi à passer du XXIème siècle au XVIème, accompagnée de son époux : le vampire Matthew. Quel rêve pourrait être plus merveilleux pour une historienne ? Surtout que la vie dans le Londres de la reine Elisabeth ne doit pas être si compliquée, et Matthew qui a déjà vécu ici et à cette époque ne pourra que faciliter les choses.
Diana va trouver un professeur pour apprendre à maîtriser sa magie, Matthew va retrouver l’Ashmole 782, le Livre de la Vie. Tout n’est que l’affaire de deux ou trois semaines.
La réalité va rattraper Diana. Matthew n’est pas n’importe quel vampire en 1590 : c’est l’espion de la Reine et un membre du Conclave. Trouver un maître sorcier n’est pas chose aisée alors que débute la plus grande chasse aux sorcières d’Europe. Quant à localiser un livre dans un monde où les conflits sont légion et les bibliothèques moins importantes que les collections privées, ce n’est pas aussi simple que demander une référence sur un site Internet de nos jours.
Entre Walter Raleight, Thomas Harriot, Henry Percy, Christopher Marlowe et les autres membres de l’école de la nuit, Diana va découvrir un nouveau monde, un nouvel époux et comprendre un peu mieux ce qu’elle est.

Deuxième tome de la trilogie, l’école de la nuit se déroule entièrement en 1590, à quelques courts chapitres près. Cela permet de quitter l’ambiance classique de la littérature Bit-Lit pour se retrouver plongé dans un univers où les vampires et les sorcières sont plus à leur place. Malheureusement cela permet aussi à Deborah Harkness de nous décrire avec une précision un peu trop poussée les tenues de l’époque.
Les personnages secondaires sont aussi intéressants que dans le premier tome, même si la majorité sont bien sûr nouveaux. L’auteur présente quelques membres de la famille de Matthew, des personnages historiques réels (tous ceux faisant partie de la supposée Ecole de la Nuit, dont l’existence a elle-même été supposée réelle pendant une période).
L’histoire première, à savoir les pouvoirs de Diana et le contenu de l’Ashmole 782, ne sont sérieusement abordés que dans le dernier tiers, voire le dernier quart, du livre. Tout le début se consacre presque exclusivement à la vie du couple, l’évolution de leurs sentiments, la reconnaissance de leur amour par leur clan respectif. La séparation entre les deux thèmes nuit à l’immersion aux côtés de la sorcière et de son vampire.
Les passages un peu plus charnels, inévitables dans une histoire d’amour avec un charmant vampire, ne s’intègrent que très peu dans le ton habituel du livre, et donnent l’impression que l’auteur les a écrits par obligation, plus que par envie.
La fin, sans être mauvaise, ressemble trop aux séries télé : un grand suspens, quelques questions, tout pour rester impatient jusqu’à la  prochaine saison.