Il revient, Bjorn, c’est une sorte de Graal, le premier tome m’a fait fondre littéralement, sans mauvais jeux de mots. L’histoire bien évidemment, mais surtout au premier regard l’écriture, le style, la force des mots. Vous ne connaissez pas Bjorn le Morphir ? Alors (ne faisons pas dans la demie mesure) vous n’avez rien lu !

« La neige est méchante en cet hiver 1065, elle a décidé de s’en prendre aux hommes. Elle envoie ses légions de flocons géants sur le Fizzland, avec pour mission d’engloutir les villages vikings et tous leurs habitants. Afin d’échapper à la Démone Blanche, Bjorn et sa famille se claquemurent dans la salle commune de leur maison en rondins… »

Voici la présentation de l’école des loisirs dans le programme de parution de la rentrée : parole à l’auteur, à ses envies… laissez vous entraîner au bonheur des retrouvailles

 

« Deux ans sans nouvelles de Bjorn le Morphir ! Autant dire une éternité. mais c’est le temps qu’il fallait pour que son auteur,
Thomas Lavachery, fourbisse ses armes, se prépare à entamer un nouveau cycle et surtout redécouvre, toujours intact, le plaisir des retrouvailles » sortie le 26 août 2010

« Il s’est passé deux ans avant que je me remette à écrire. J’avais envie de changer d’univers, j’ai donc écrit entre-temps deux livres, dont un album pour les plus petits. Si j’avais entamé ce nouveau cycle tout de suite, j’aurais eu moins d’envie. J’avais laissé de nombreuses questions non résolues dans Bjorn aux enfers, j’avais déjà une idée de la suite, mais dans les grandes lignes. Il m’a fallu tout relire, me retaper les cinq tomes, en prenant des notes, en faisant une carte. J’avais très envie de remonter à la surface après ce long séjour dans les enfers.

Ce dont il ne voulait plus… Je n’étais pas complètement satisfait des portraits de jeunes femmes dans les premiers tomes, ni des relations entre Bjorn et Sigrid que je trouvais parfois trop caricaturales, j’avais envie de relations plus subtiles, plus justes. Je voulais également moins de fantastique et que le récit ne repose pas autant là-dessus.

Les envies, les choix… J’étais très content de retrouver d’anciens personnages. Je les avais quittés jeunes (à la fin de Bjorn le Morphir), ils avaient grandi, évolué, j’avais envie qu’ils nous surprennent, comme Ingë, par exemple, la petite soeur de Bjorn. C’était important pour moi que le frère et la soeur se retrouvent. L’autre envie, c’était tout ce qui concerne la guerre et la stratégie. Je me suis renseigné, j’ai lu par exemple, L’Art de la guerre, un traité de stratégie militaire de Sun Tzu, je me suis inspiré de batailles célèbres, grecques, égyptiennes. Je me suis imprégné de tout cela pour donner une vision stratégique de la guerre. En même temps, je voulais la décrire d’une manière réaliste, je voulais rendre l’aspect chaotique de la guerre.
J’ai été très marqué par ce passage du roman de Stendhal, La Chartreuse de Parme, qui décrit la bataille de Waterloo vue par Fabrice. C’est n’importe quoi, c’est tout sauf organisé, c’est le chaos intégral. On a l’impression de subir quelque chose sur quoi on n’a pas de prise. Tolstoï s’est inspiré de cette description pendant l’écriture de son Guerre et Paix. Et puis je voulais des morts, des vrais morts, montrer les pertes, le chagrin qui en découle. J’ai créé des personnages à cet effet, pour les faire mourir. Je voulais aussi montrer l’autre aspect du combat, celui de la frénésie guerrière, cette exaltation qui saisit les hommes. J’ai essayé de multiplier les allers-retours entre les deux émotions.

Le style… Je me fais plaisir, je n’hésite pas à employer un vocabulaire plus recherché. Je fais comme si j’écrivais pour des adultes, je ne fais pas de différence. Je me dis que, si les jeunes lecteurs ont lu les premiers tomes et sont arrivés jusque-là, ils peuvent tout comprendre. Cette fois, je me donne les coudées franches.

La suite La fin est une accroche, l’histoire se termine avec l’apparition d’un personnage mystérieux et troublant. Dans le prochain tome, Bjorn va quitter le Fizzland pour aller dans un monde d’inspiration mongole. Je vais devoir inventer un peuple et des coutumes compliquées, ce que j’adore faire. Mais Bjorn va avoir besoin d’aide… »

 

Source : merci à l’école des loisirs.