Ce très grand album est une merveille. De la catégorie qui rappelle l’enfance à ceux qui vont l’offrir et qui enchantera et marquera pour longtemps ceux qui le recevront. Un Petit Poucet revisité par Agnès Ledig et enluminé par Frédéric Pillot

L’histoire, tout le monde la connait, belle et cruelle, elle parle d’amour familial , de désespoir,  de différence, de pauvreté, de ruse, de cruauté et de magie (forcément avec les bottes de sept lieues).  Agnès Ledig  s’est attelée à dépoussiérer l’histoire en lui donnant avec l’alternance d’alexandrins (qui donnent le sentiment de nous propulser dans la forêt dense de  Frédéric Pillot ) et de prose où les personnages, Poucet, le bûcheron, l’Ogresse, l’Ogre qui tour à tour donnent leur version de l’histoire la rendant à la fois plus proche et plus inquiétante parfois. Tout y est, et la tension monte progressivement jusqu’au meurtre des petits ogresses dans la terrible nuit d’ivresse de l’ogre.

Frédéric Pillot offre sur les pleines pages, des bois et arbres solidement implantés, des corbeaux à l’œil curieux, des animaux de toutes sortes, à poils et à plumes, des décors où fourmillent les détails et sur lesquels on aime s’attarder et revenir. Cet album est magnifique, il mérite de devenir le classique de référence qui racontera encore longtemps qu’au fond des bois, un petit garçon différent et ses frères furent sauvés du désespoir et de l’ogre par l’intelligence et la ruse. Absolument Magnifique.