Seule rescapée de l’attaque d’une caravane une petite fille de cinq ans est recueillie par le peuple de la forêt. La rencontre avec des humains quelques années plus tard réveille son envie d’identité, sa curiosité sur sa race. Le destin va lui donner un nom, Ellana, et une Voie, celle des Marchombres. Jilano Alhuïn, le plus grand des maîtres de cette confrérie mystérieuse va lui enseigner l’art de la guilde. Le chemin est long, périlleux et harassant ; la récompense est à la hauteur : devenir réellement libre et indépendante ; l’échec se résume en un mot : la mort.
Pierre Bottero écrit dans un style fluide, sans tournure grandiloquente, sans effet littéraire inutile. Ses romans sont souvent référencés en roman jeunesse et comme tous les bons auteurs de cette catégorie il sait s’adresser aussi bien aux plus jeunes qu’aux adultes. L’histoire d’Ellana est avant tout une histoire d’amour. L’amour entre un maître et son élève. Pas un amour charnel ou paternel, un amour vrai, né dans le respect mutuel, dans le plaisir de partager son savoir et de voir progresser chacun des protagonistes grâce à ce partage.
Les personnages ne sont pas des stéréotypes de héros d’Héroïc-Fantasy, Jilano est un maître juste mais dur quant à Ellana elle n’hésite pas à tuer au nom de sa justice, même si la vengeance telle qu’elle la conçoit s’apparente plus au meurtre.
L’édition Le Livre de Poche comporte un excellent texte de l’auteur sur la genèse de la trilogie qui éclaire le lecteur sur la relation entre le Marchombre et son élève et sur la place de l’amour dans le roman.
Il est impossible de reposer le livre tant l’envie de suivre la Voie avec Jilano est forte.