La maison d’édition Le Navire en PLeine Ville ferme ses cales, l’occasion pour moi qui avait leur catalogue en responsabilité depuis que j’ai rejoint l’équipe pour leur rendre un dernier hommage et vous inciter à lire encore et encore ou découvrir leurs publications, toujours exigentes, toujours passionantes.
“Fluctuat nec Mergitur “ comme le veut la devise : Mergitur pour le Navire! Merci pour tous ces romans et pour leur accueil si chaleureux. Quelques livres ici pour vous donner envie de découvrir. A épuiser.

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Le sablier vert, Michel Jeury

 

Si l’Empire a rejeté la technologie et prône le refus du développement scientifique pour libérer l’homme de ses contraintes, ce n’est pas sans imposer d’autres limites à ses sujets.
Taël, un jeune archéologue, se doit de les contourner s’il veut retrouver, dans les ruines de Dirak, le mythique Sablier Vert, dont on dit qu’il a toutes les réponses aux questions que l’Homme se pose. Mais il faut aussi savoir poser les bonnes questions, et le voyage de Taël entrouvre des portes sur l’avenir, sur les avenirs possibles, et sur le chemin qui mène à la maîtrise de sa destinée. Le temps est un sable vert dit le sage, et finalement, c’est la façon dont il s’écoule qui rend le monde si exaltant.

Les larmes étaient leur pardon, Marc Vassart

 

Dans un labo pharmaceutique, un échantillon de tissu vivant met les chercheurs en ébullition.
Il offre une piste prometteuse pour la réalisation d’un vaccin contre le Sida. Consternation : l’échantillon appartient à un prélèvement de foie de dugong, ces siréniens placides qui peuplent les rivages des îles indonésiennes. Ou plutôt qui peuplaient leurs rivages, car l’espèce est officiellement éteinte, et l’espoir un moment s’envole. Mais s’il restait quelque part, à l’abri des braconniers, quelques uns de ces pacifiques animaux ? Aidé de la si déroutante Amélie, Chris, baroudeur et chasseur d’échantillons, va tenter d’affronter les dangers d’une région politiquement instable, les trafiquants et les concurrents à l’affût, pour espérer retrouver leur trace, et, en les protégeant, offrir un avenir à une population humaine décimée par la maladie.
Vétérinaire, défenseur inlassable de la biodiversité, Marc Vassart nous offre un magnifique thriller d’anticipation écologique, qui ne laisse à son lecteur ni repos ni échappatoire : protéger la faune, c’est toujours protéger l’humain…

Le prince de Bactriane, Murielle Carminati

 

Le jeune prince de Bactriane a reçu la meilleure éducation que puisse offrir ce IIIe siècle avant JC.
Formé par les maîtres de la philosophie grecque à Alexandrie, il revient chez lui, impatient de retrouver sa douce amie qu’il rêve d’épouser. Mais son père le Satrape a pour lui des ambitions politiques, et le jeu des intrigues, qu’il refuse pourtant de toute son âme, va le plonger dans des aventures tragiques qui le conduiront jusqu’en Inde. Là, alors qu’il croit son destin scellé, il va découvrir une voie nouvelle, celle du bouddhisme, qui saura peut-être apaiser ses tourments.
Muriel Carminati, auteur déjà primée pour ses nombreux romans retraçant l’histoire de la Grèce à différentes époques (La Nourriture des Anges, prix du ministère de la jeunesse et des sports, jury jeune 1993), nous offre ici de découvrir cette Bactriane, carrefour des civilisations grecque et indienne, sous un jour aventureux qui confirme qu’elle est une conteuse hors pair.

Aria des Brumes, Don Lorenjy

 

Lorsque Carl, machine de combat létale et suréquipée, débarque sur Aria pour une mission de sauvetage de cette planète-colonie il n’est psychologiquement encore qu’un enfant.
Une pièce de choix pour les Furets qui viennent assaillir son cerveau, alors même qu’il lui faut découvrir ce qu’il fait là, qui il est, et surtout qui il veut devenir. Ses compagnons ont succombé, mais saura-t-il, lui, se rendre maître de son destin et faire le choix d’être un homme ? Aria des brumes est bien plus qu’un magnifique roman de science-fiction, c’est le récit d’une reconquête volontaire de ce qui rend humain…
Premier roman de Don Lorenjy, ce texte à la langue magnifiquement maîtrisée promet une belle carrière d’écrivain à son jeune auteur.

Les virus de l’ombre, Hicham Charif

 

Un virus passe encore, mais deux !….
Pour Neo, adolescent sans histoires, cela relève du cauchemar. Surtout quand le premier, biologique, totalement inconnu des instances médicales, lui fait courir un risque mortel. Et quand le second, informatique, se révèle le cheval de Troie d’un fou furieux qui en veut visiblement à sa vie… S’engage pour Neo une course contre la montre qu’il doit gagner à tout prix pour survivre et protéger ceux qu’il aime.
Aidé de Fred, son meilleur ami, de la belle Soraya dont il est follement amoureux, et d’Eve, une intelligence plus naturelle qu’artificielle, Neo tente de démêler les fils de la toile d’araignée qui l’enserre. A la frontière de l’anticipation, le premier roman d’Hicham Charif fait montre d’une impressionnante maîtrise de l’art du suspense et du mystère.

C’est l’inuit qui gardera le Souvenir du Blanc,Lilian Bathelot

 

Dans une société hyper technologique, tous les habitants de la planète sont reliés au réseau de surveillance de leur zone gouvernementale.
Les territoires Inuits, pourtant, ne suivent pas la règle commune ; là, pas de surveillance, une certaine liberté et de grands espaces sauvages où l’on peut échapper au reste du monde, soit pour le plaisir de retrouver la nature et des gestes ataviques , soit pour des raisons plus complexes et plus secrètes. Les gouvernements planétaires tentent désespérément de trouver une parade à cet indépendance, et d’en comprendre le pourquoi et le comment.
Cela a, semble-t-il, fort à voir avec les narvals, ces mammifères marins à longue dent de licorne, et avec leur sonar si particulier. C’est un roman de science-fiction écologique, soutenu par une intrigue menée avec une grande subtilité, que nous offre Lilian Bathelot. L’interaction constante du récit et de ses méthodes narratives, le refus de toute concession à la simplification, font de « C’est l’Inuit qui concession le Souvenir du Blanc » un roman exceptionnelle brillant.

Les Cavernes de la rivières rouges, Claude Cénac

 

Noûm aurait voulu devenir un grand chasseur.
Comme la plupart des hommes de sa tribu semi-nomade, il rêve de bisons et de rennes. Mais, à cause d’une cheville brisée et d’un talent certain pour le dessin, c’est sur les parois de la Caverne Sacrée dominant la Rivière Rouge qu’il verra passer les plus beaux troupeaux. Initié par le Sage Vieillard Abaho, Noûm deviendra sorcier, guérisseur, dresseur de loup, et ouvrira sur un monde en mutation le regard de la tribu des Madaï.
Les trois volumes de la trilogie préhistorique de Claude Cénac forment un magnifique hymne au courage et à l’esprit d’aventure, et les paysages d’un Périgord encore sauvage ont ici des allures de paradis pour conquérants de l’impossible. Les Cavernes de la Rivière Rouge ont gardé ce souffle épique qui rend les romans d’aventure aussi intemporels que leurs héros d’une ère lointaine.

 

Bon vent et bonnes lectures

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