Après les péripéties du premier volume, Lerris a épousé Krystal et s’est installé comme menuisier et ébéniste à Kyphros. Tamra, quant à elle, est devenue l’élève de Justen, le sorcier gris qui cache encore bien des secrets. Mais le chaos continue à prospérer, et un nouveau mage blanc apparaît. Par ailleurs, un compagnon de Dangergeld, Sammel, a dérobé à Recluce des parchemins concernant la technologie employée par les mages noirs et s’emploie à en tirer profit auprès des différents souverains, spécifiquement l’empereur d’Hamor. L’autocrate voit ses frontières menacées, et l’équilibre entre ordre et chaos est mis en péril. Lerris va devoir intervenir, mais le prix à payer pourrait bien s’avérer plus élevé qu’il ne le pensait. A Recluce aussi on s’inquiète et l’on cherche à parer une menace d’une ampleur inconnue depuis la chute de Havreclair.

 

Comme le premier tome, cet ouvrage ne se distingue pas par son originalité. Les descriptions du travail de menuiserie sont moins soignées et ont perdu de leur charme, quelques expressions se répètent trop fréquemment pour que la lecture soit entièrement agréable (mais difficile de savoir s’il s’agit d’un travers de l’auteur ou du traducteur), et on a parfois du mal à suivre la cohérence des actes de certains personnages, ou à en trouver d’autres (y compris Lerris) complètement idiots dans leurs démarches. Malgré tout, le style n’est pas exécrable, reconnaissons le, et il faut voir dans ce roman un moment de divertissement, au même titre que le visionnage d’un feuilleton sympathique mais peu recherché. On est plus proche de ce que certains appellent dédaigneusement la « littérature de hall de gare » à laquelle il faut tout de même reconnaître son intérêt.

 

En conclusion, comme pour le premier tome, il ne s’agit pas d’un livre pour esthètes ou pour lecteurs confirmés, mais cela s’inscrit dans le cycle de Recluce, tout à fait convenable pour les lecteurs novices ou pour les fans de fantasy souhaitant passer un long voyage en train agréablement.