Résumé:

A la mort de son grand-père maternel, paléontologue, Misaki Makishima hérite de sa maison située à proximité du lac Hohoro. L’endroit est situé dans une bourgade tranquille, isolée, qui a pour attraction locale un monstre apparenté à celui du Loch Ness.
La jeune fille décide de s’y installer avec son père pour fuir l’effervescence de la ville.
Veuf, Kyôshi se voit entrepris dés son arrivée par une amie d’enfance dont le rêve est de devenir mère au foyer.

La nouvelle vie de Misaki débute presque sous les meilleurs auspices, lorsqu’un jour avec sa nouvelle camarade de classe, Sanae Okouchi, elle découvre que Hohopo, le supposé habitant du lac, n’est pas seulement une légende.

La créature embrasse Misaki et se transforme en un charmant petit garçon (elle reprend sa forme originale une fois plongée dans l’eau). Attendries les deux copines ne tardent pas à vouloir garder auprès d’elles ce Nessie nippon. Elles le prénomment Nio.

Tout se déroulerait pour le mieux si les kidnappeurs de la petite-fille d’un riche industriel, n’avaient pas pris pour plaque tournante de leur opération le lac Hohoro.

Notre avis:

Avec ce second tome on comprend mieux les raisons qui ont poussés les éditions Akata (Delcourt) à présenter Le monde de Misaki comme un shonen (il est édité dans la collection Také).

En effet, ces nouveaux chapitres mettent en avant une véritable intrigue policière autour des circonstances du rapt de Tokuko Asai. Cette dernière arrive à Hohoro déterminée à se venger de la trahison qu’elle a subit alors que ses anciens ravisseurs s’entretuent à cause de la rançon qui a été versée.
L’ambiance est résolument plus sombre et dramatique (les tempêtes de neige qui parcourt le récit confrote ce sentiment), néanmoins l’humour subsiste au travers les pitreries de Ken et Taiyô (les petits frères de Sanae). Nio n’est pas en reste pour générer également des quiproquos aux moments adéquats.

Le style adopté par Yûji Iwahara (Le roi des ronces, Nekoten) entretient un sentiment d’ambiguïté, personnages aux profils arrondis côtoient des graphismes plus hachurés et mouvementés. Une alternance d’instantanés et de scènes d’action qui amène le lecteur à éprouver tour à tour pur émerveillement (on est souvent désarmé par la candeur qui émane des yeux de Nio) et véritable intérêt pour l’intrigue (faisant référence au polar mais aussi au comics au travers d’un sosie de Wolverine).
Les couvertures des volumes déjà parus risquent fort de créer un malentendu.

Si beaucoup d’éléments trouvent une solution, il n’en reste pas moins de nombreux qui restent dans l’ombre. Le plus troublant étant sans aucun doute les souvenirs que Misaki se remémore progressivement et dont la compréhension ne marquera pas de donner une nouvelle direction à l’histoire.

Le créateur de Le monde de Misaki cultive adroitement le mystère en vue du troisième et dernier tome (prévu pour octobre) que l’on attend avec une réelle impatience tant cette mini série, crée la surprise, en se révèlant enthousiasmante!