François-Xavier, dit Franx, a créé une petite communauté en plein Périgord noir pour se préparer à l’apocalypse. Il n’a pourtant rien d’un gourou de secte, mais il est convaincu qu’un cataclysme écologique est proche : l’inversion des pôles magnétiques de la Terre qui entrainerait le réveil des volcans et, par là même, la projection de cendres dans l’atmosphère suivie d’une nuit de près de dix ans. Mais sa communauté se délite petit à petit et lui-même est ébranlé dans ses convictions. Il se trouve d’ailleurs à Paris pour régler une affaire de succession lorsque la catastrophe survient. Il va devoir alors traverser cinq cents kilomètres à pied dans la nuit et le froid – la température chutant rapidement jusqu’à -30° c – afin de retrouver ses deux enfants et sa femme restés seuls enfermés dans leur refuge périgourdin avec le pire membre de la communauté, feignant, violent et obsédé.

Quoi que très bien écrit, ce roman déçoit. En effet, Pierre Bordage nous sert une nouvelle fois sa fameuse construction où il alterne, chapitre après chapitre, deux groupes de personnages et, pour efficace qu’elle soit, on aimerait voir ce maître de l’Imaginaire français prendre des risques ! On retrouve également les violences, souvent sexuelles, faites aux femmes et aux enfants, fréquentes chez Bordage pour toucher la sensibilité du lecteur. Par ailleurs, ce roman apocalyptique est tout à fait dans l’air du temps et absolument pas novateur en la matière. La seule question qui subsiste durant la lecture de l’ouvrage est « quelle fin l’auteur va-t-il choisir ? ». Celle-ci est d’ailleurs rapidement expédiée en à peine une dizaine de pages, un peu court pour un roman qui en fait 500.

En résumé, il s’agit d’un bon bouquin, écrit d’une plume sûre et habile, à recommander à tous les amateurs du genre apocalyptique. Pour ceux dont c’est moins la tasse de thé, ou qui ont lu de nombreux Pierre Bordage, Le feu de Dieu n’est vraiment pas un indispensable.