La Phalange, détentrice du pouvoir, écrase le pays sous sa dictature. Au cœur des internats, ces orphelinats-prisons, les enfants des opposants grandissent dans l’ignorance de leur passé. Leurs seuls instants de liberté dûment comptabilisés se présente sous la forme de visites au village des consoleuses, ces mères de substitution qui leurs donnent amour et réconfort. C’est lors de l’une de ces entrevues que Milena ne rentre pas. Dans sa fugue, elle est accompagnée par un garçon, Bartolomeo. Sa meilleure amie, Helen, ne comprend pas son geste et les raisons de cette fuite. Mais bientôt, la vérité sera dévoilée à Helen par l’ami de Bartolomeo : Milos. Ensemble, ils vont décider de suivre le même chemin que leurs amis pour les protéger contre leurs poursuivants. Sur les traces de leurs parents, ils veulent tenter de transmettre ce souffle de liberté aux peuples opprimés.
Une utopie qui rappelle certains aspects de l’Histoire malheureuse de notre monde. Dans une succession d’événements qui s’enchaînent sur un rythme complexe, l’on retrouve un énorme clivage entre la cruauté humaine des uns et la candeur des autres. Un univers peuplé parcimonieusement d’un bestiaire fantastique qui rappelle parfois celui du Labyrinthe de Pan, le film de Guillermo del Toro. Jean-Claude Maurlevat a choisi le pire de l’humanité pour composer un récit d’aventure parfois aux confins de l’inimaginable, dérangeant dans sa cruauté mais plein d’espoir et de fraîcheur.