Jessica et Helena sont deux adolescentes normales… la journée. Car le soir, elles ont une toute autre vie et elle se passe dans Ultramonde, un jeu de rôle en ligne. Elles ont ainsi chacune un avatar. Jessica est Lady Kerridwen et Helena est Ashley Watson. Elles mènent tranquillement leur petite vie virtuelle au château d’Osgarth. Arrive alors un nouveau personnage, nommé Lupus Negrus. C’est un elfe noir, poète dans l’âme. C’est ce côté mystérieux qui séduit Jessica. Elle établit avec lui une relation virtuelle qui finit par l’éloigner de sa meilleure amie. Quand elle découvre que derrière Lupus Negrus se cache Tom, un garçon discret de sa classe, avec lequel elle n’a jamais vraiment noué de conversation, elle est étonnée. Très vite, elle aimerait que leur relation devienne concrète, que leurs sentiments puissent être vécus dans la réalité, mais ce n’est pas ce que désire l’adolescent. Il est amoureux de Lady kerridwen et d’ailleurs, il n’est pas Tom. Il est Lupus Negrus, l’elfe noir.

Le cantique des elfes est un roman assurément réussi qui dénonce les dangers des mondes virtuels. Il n’est d’ailleurs pas sans rappeler le roman à succès de la fin d’année dernière, La Cité. Vivre sa vie par procuration n’est pas anodin. Mais derrière cette critique, il y a aussi la description très juste d’une certaine souffrance que tout adolescent peut ressentir. Pas facile de vivre sa vie, alors quand tout cela est plus facile en rêve… Pas facile quand on doit évoluer dans un monde où l’apparence est primordiale. Myriam Chirousse popose trois réactions différents au travers de ces trois personnages et de leur point de vue tour à tour exposés et joue à semer le trouble. On aurait aimé que le livre soit à peine plus dense, plus abouti, mais le message passe, l’essentiel est là, à la limite de la réalité et de la science-fiction. La couverture est spéciale, quoique intéressante elle peut rebuter, mais ce serait dommage de passer à côté de ce très bon texte.