Résumé :

Un an auparavant, Kai Tanaka a pris la direction du centre d’alerte Tsunami du pacifique (Pacific Tsunami Warning Center abrégé en PTWC)  situé à Ewa Beach.

Quittant Seattle, Kai s’est installé à Hawaï avec sa famille : son épouse Rachel est désormais  à la tête de l’Hôtel Grand Hawaiian, et leur fille Lani se réjouit de l’arrivée  en ce début mai de son amie Mia et de sa mère  Teresa Gomez, des amies venues de l’Etat de Washington  pour une quinzaine de jours.

L’organisation du séjour de leurs visiteuses, va temporairement raviver les quelques rancœurs du couple Kai / Rachel qui  doivent travailler le jour férié du Memorial day : Kai ayant oublié  de prendre des réservations pour un banquet traditionnel (ou Luau) encourt les foudres de sa femme qui lui avait demandé  de les faire une semaine auparavant  auprès d’un autre hôtel prestigieux surbooké.

Rachel, qui doit s’occuper d’une réception importante avec des vétérans de guerre  en présence de la gouverneure de l’ile, demande donc à son fidèle concierge de corriger la bourde de Kai qui part tenir son service de garde en compagnie d’un autre géophysicien Reggie Pona.

La journée va rapidement dégénérer  pour le directeur du PTWC, puisque le bulletin d’information envoyé par Reggie pour rendre compte d’une activité sismique dans la région va se transformer en un méga Tsunami dont ils vont être aux premières loges eux et leurs proches !

 

Notre avis :

Hasard du calendrier, ma lecture de « La vague » de Boyd Morrison  s’est  terminée  au moment de la sortie sur grand écran du film norvégien réalisé par Roar Uthaug « The Wave », le propos étant de faire entendre que les tsunamis servent souvent  aux scénaristes de cinéma pour construire leurs intrigues : on pourra citer en vrac de sérieux  « The impossible » avec Naomi Watts et Ewan Mc Gregor, traitant de celui de décembre 2004 en Thaïlande et d’autres plus farfelus, « 2012 » (Roland Emmerich ) et plus récent « San Andreas », où un tremblement de terre finit par en provoquer  un sur la côte Ouest des Etats-unis.  Cinéma et roman se complètent donc cet été.

La littérature n’est sans doute pas en reste, mais je dois avouer que les références précises, des romans que j’aurais lu m’échappent. Dans le genre jeunesse je citerai simplement « Tsunami » d’Arthur Ténor (Oskar editions) et « D’autres vies que la mienne » d’Emmanuel Carrère, même si ce dernier appartient à la littérature générale.

Sans doute plus de films que de livres…

Mais revenons-en au véritable sujet de cette chronique, le dernier roman paru chez Bragelonne, dans la collection thriller de Boyd Morrison, auteur américain  que je n’ai jamais pris le temps de découvrir alors qu’il compte pourtant de nombreux titres au catalogue de la maison d’édition, sa série Tyler Locke est même éditée en poche chez Milady depuis avril : le second volet « Le code Midas » sort presque parallèlement à « La vague » ( Rogue Wave en VO) ; qui lui est un one-shot.

 

Amplis de souvenirs des films grand spectacle précités,  j’ai débuté ma lecture, je dois avouer, avec certains à priori, et aussi une certaine curiosité : en effet transposer par écrit  un séisme, quelque chose de très visuel, en restant original et passionnant, relève pour moi du défi.

Force est pour moi de reconnaitre que Boyd Morrison a remporté l’épreuve de façon particulièrement remarquable.

A la base docteur en ingénierie industrielle,  l’écrivain dispense de façon ingénieuse une foultitude de données scientifiques, tout en mettant en place le décor de carte postale (on est à  Hawaï, chemise à fleurs de rigueur)  et les personnages  qui  correspondent aux archétypes du genre (L’intello et son collègue,  la femme de poigne,  les adolescents écervelés et soumis aux hormones, la belle médecin qui va à la plage et le jeune frère type aventurier immature, sans oublier le chien de la famille). Un ensemble un peu convenu, mais dès les premières pages la construction, le style, le rythme font effet.

Boyd Morrison enclenche un compte à rebours, et construit un récit incontestablement haletant, les chapitres s’ensuivent  avec des conclusions qui tombent comme des couperets, le suspense est total et les pages  s’enchainent.

« La vague » est   un découpage d’une réelle précision d’une catastrophe naturelle du genre et de ses implications : contrairement à ce que l’on pourrait croire, dans un premier temps, les échelles données ne sont pas exagérées ; c’est tout simplement terrifiant.

Outre les destructions physiques, on observe l’évolution des comportements humains des différents protagonistes, l’auteur étant parvenu à nous attacher aux principaux : héroïsme et bêtise pure sont rapportés. Les difficultés auxquelles doivent faire face les autorités, la complexité des missions d’alerte  du PTWC sont également abordés. C’est logiquement implacable et nous sensibilise à la problématique de ces fléaux naturels, et cela même si par moment on ne peut pas s’empêcher que Kai et sa bande cumulent un peu trop les embuches… C’est la Loi de Murphy.

Certes il y a beaucoup d’action, mais aussi de la réflexion.

Ce genre de raz de marée n’est pas une simple grosse vague, les connaissances théoriques de Kai, judicieusement dispensées aussi au lecteur, vont être mises à rude épreuve, de même la famille de notre géophysicien.

Pour le coup, sans en dire trop, on peut dire qu’on est loin des happy-end traditionnels des films catastrophes (Rassurez-vous (spoiler !) le chien s’en sort bien !).  Les émotions de toutes les sortes se succèdent.

A la fois simple, mais aussi très instructif, terriblement efficace dans sa construction et son style  « La vague » de Boyd Morrison va vous emporter ; aucun doute.

Plage et vacances sont le lieu et le moment idéal pour découvrir ce thriller trépidant disponible chez Bragelonne.