Au lycée, on les appelle les japonaises. Parce que Julie, Manu et Anna ont fait toutes les trois une tentatives de suicide. Comme les kamikazes. Et aujourd’hui, elles ont chacune une bonne raison de faire une fugue. Alors, elles prennent la route pour trouver refuge dans la ferme du grand-père de Manu. C’est là que Manu leur fait découvrir le sanctuaire et la Porte au Ciel. La légende raconte que c’est l’endroit où on peut parler avec les morts…
Trois faits réels ont inspiré le scénariste : une disparition, une fugue, une expo de peinture. A partir de là, se tissent tous les drames qui forment la trame d’un thriller psychologique sensible et mystérieux. La « Porte au ciel » au centre du récit, se présente comme une porte magique de laquelle il serait possible de communiquer avec des personnes disparues. Ainsi, Makyo fait subtilement émerger une nouvelle dimension du réel et instaure un bousculement de l’équilibre pour composer un fantastique crédible. Doucement, les cloisons entre la réalité et l’imaginaire fondent pour permettre une nouvelle approche du réel… Tout en virtuosité, l’italien Sicomoro donne vie à chacune des jeunes filles et à leurs sentiments profonds. Par des couleurs directes en aquarelle et un crayonné particulièrement soigné, le dessinateur nous livre un album remarquable. A noter qu’à l’occasion des 20 ans de la collection Aire Libre, cette édition spéciale de La Porte au Ciel est enrichie de dessins inédits et présentée sous jaquette. Somptueux sur tous les points.