Dans un laboratoire, des scientifiques expérimentent un traitement sur des singes pour vaincre la maladie d’Alzheimer. Mais leurs essais ont des effets secondaires inattendus : ils découvrent que la substance utilisée permet d’augmenter radicalement l’activité cérébrale de leurs sujets. César, est alors le premier jeune chimpanzé faisant preuve d’une intelligence remarquable. Mais trahi par les humains qui l’entourent, il va mener le soulèvement de toute son espèce contre l’Homme dans un combat spectaculaire.

Étonnamment, La Planète des Singes: les origines n’est pas qu’un film à grand spectacle. Loin de là ! J’ai été surprise par la profondeur de l’histoire et la capacité du réalisateur à nous divertir tout en glissant des thèmes pertinents.

Le scientifique Will Rodman vient de mettre au point un potentiel antidote contre Alzheimer. Mais avant de le commercialiser et surtout de le tester sur des malades, ce sont les singes qui vont faire l’objet de toutes les expérimentations du laboratoire. Rapidement, Will se rend compte que le sérum ne guérit pas seulement: il améliore les capacités intellectuelles. César, un jeune chimpanzé recueilli chez lui démontre bientôt lui aussi des facultés incroyables. Le père du jeune scientifique, atteint d’Alzheimer, se prend d’affection pour le primate et César devient alors le protecteur du vieil homme.

C’est à James Franco qu’on a confié le rôle de Will Rodman. Scientifique de génie, il a fait les belles heures du laboratoire, mais son patron n’a pas confiance en son nouveau projet surtout lorsqu’il apprend que Will a testé le sérum sur son père. Ses recherches et sa détermination sont justifiées par cette maladie qu’il croit incurable. Lorsque César entre dans sa vie, son opinion concernant les tests sur les singes va vite changer et l’animal devient un membre à part entière de la famille.


Mais que se passe-t-il lorsque l’animal se comporte comme un être humain? César est doué d’émotions et d’un intellect supérieur à celui des humains. Lorsque Will est obligé de l’abandonner dans un zoo, il ne saisit pas encore la portée de son acte.

César justement est un "personnage" très attachant. Lorsqu’il comprend que son intelligence dépasse celui des hommes, il va se demander qu’elle est son rôle au sein de la famille Rodman. Est-il un animal de compagnie ? Un sujet d’observation ? Ou un membre à part entière, comme un frère ? Son profond attachement au père de Will le conduira à des réactions animales de protection qui feront de lui un monstre aux yeux des hommes.

Visuellement, le singe créé par Weta est superbement réussi. Il garde ses traits de singes et des réactions animales, mais certaines attitudes se rapprochent de celles des hommes. C’est un personnage étrange: plus tout à fait animal et pas encore complètement humain. Derrière César, l’habitué de la motion capture: Andy Serkis qui livre une belle performance quand on sait qu’il a passé son temps à moitié baissé ou carrément accroupi.


Seul point négatif du film, le personnage joué par Freida Pinto, qui n’a aucun intérêt dramatique et permet simplement de créer une pseudo histoire d’amour sans fond. Aucune de ses apparitions ne se justifie dans l’histoire.


À travers la révolution des singes contre les Hommes, le réalisateur critique fortement les tests scientifiques pratiqués sur les animaux et les conditions de vie exécrables dans les zoos.


Avec la construction de son intrigue telle que le réalisateur l’a choisie, le spectateur prend rapidement parti pour les singes. Ainsi, l’homme est rabaissé au niveau de l’animal: sans sentiment ni émotion, cruel et égoïste. Le primate lui est présenté comme réfléchi et humain, doué de compassion et d’une capacité d’entraide sans faille.

Le film explique donc comment le monde est arrivé entre les mains des singes (pourquoi les hommes ont disparu aussi…). La question est par qui le monde est-il arrivé entre les mains des singes ? Par les Hommes eux-mêmes, qui n’ont pas cru en la capacité d’adaptation de ces primates et qui ont testé sans réfléchir ce fameux sérum miracle. Ainsi, la science se retourne contre l’Homme comme la faune. Sujets largement abordés en ce moment où la science et le progrès à tout prix au détriment de la nature fait débat.


Il est possible que certains ne trouvent pas crédible le soulèvement des singes, mais plus qu’une action plausible, le but du film est surtout de montrer (sans rentrer dans la moralisation) jusqu’où peuvent nous amener notre irrespect et notre orgueil.

Visuellement les images sont vraiment travaillées aussi bien dans la réalisation technique de certaines scènes que dans les mouvements de caméra et les paysages. Le réalisateur Rupert Wyatt maîtrise son film qu’il a très bien pensé en terme de narration.


CONCLUSION
La Planète des Singes: les origines est un film grandement réussi avec une touche d’émotion, une touche de divertissement, une touche de réflexion et une touche de visuels remarquables. Tout ce qui fait un bon film en somme !

Sortie le 10 août