Malgré la terrible attaque de la veille au soir, Kvothe tient parole. Avec le jour nouveau vient la suite de son récit. Chroniqueur noircit pages après pages.
Kvothe pensait avoir laissé derrière lui son conflit avec Ambrose, et pouvoir se consacrer pleinement à ses études et à ses recherches sur les Chandrians. Bien sûr les Légendes ne naissent pas d’une vie tranquille et bien ordonnée. Les ennuis vont arriver, le jeune étudiant va enfreindre toutes les règles qui lui paraissent inadaptées, et ses amis seront là pour l’aider. Cette fois-ci, cependant, pour que les choses se calment il va falloir plus que quelques coups de fouets et des excuses. Kvothe va devoir prendre un autre chemin pour un temps.
Pendant ce temps, à l’auberge de La pierre levée,  les villageois défilent, chacun tentant de cacher sa peur sous une bonne humeur forcée. Blast fait tout son possible pour réveiller son maître et lui faire abandonner son rôle d’aubergiste. Kvothe livre sa vie comme un vieillard dicte son testament.

Enfin il est arrivé ! Après trois ans d’attente le second tome de la Chronique d’un Tueur de Roi est disponible. Une déception tout de même il faudra attendre le 26 octobre pour en profiter pleinement. En effet Patrick Rothfuss livre un roman encore plus épais, et avec l’ajout des caractères dus à la traduction, Bragelonne ne pouvait publier un seul volume. Exceptionnellement, on ne peut pas les accuser d’être coutumier du fait, ce sera en deux parties que la France pourra profiter de ce titre.
La question importante : est-ce que la qualité est à la hauteur de l’attente ? Une seule réponse : clairement oui !
Le premier tome était le meilleur roman de Fantasy de l’année (et pour être honnête de nombre d’années avant et après), le deuxième volume peut à nouveau prétendre à ce titre pour 2012.
Toute la magie de la poésie est présente. Les interludes à l’auberge écrit à la troisième personne permettent encore plus de plonger aux côtés de Kvothe lorsqu’il conte sa vie à la première personne. Le style est toujours aussi fluide, aussi précis et l’humour est encore de la partie.
L’histoire est centrée sur un personnage qui a une vie fabuleuse, passe son temps à se plonger dans les ennuis, et à trouver des solutions ingénieuses. L’art de l’auteur est de ne jamais lasser le lecteur, et de ne pas donner l’impression que Kvothe s’en tire toujours sans dégâts là où tout autre aurait tout perdu. D’ailleurs à de nombreuses reprises ce dernier se fait vertement remettre en place et apprend que l’intelligence dont il est doté ne lui assure pas une compréhension aussi bonne qu’il le pense. Le passage avec Bredon autour du jeu de Tak est un exemple parfait.
L’histoire des Chandrians reste un fil rouge et le mystère s’épaissit.
Les retrouvailles avec Denna vers la fin de cette première partie sont le seul point qui parait un peu trop « facile ». La deuxième partie permettra peut-être d’éclaircir cette coïncidence un peu poussée.

La Peur du Sage ne renie pas la recette qui a fait le succès du Nom du Vent. Ce n’est pas un livre de fantasy. Ceci est l’histoire d’un enfant qui grandit, qui devient un homme. Ceci est l’histoire d’une vie qui se déroule dans un monde de fantasy.

A ne laisser passer sous aucun prétexte.