Child Kachoudas travaille auprès de musées et d’archives. Un jour, son oncle, scientifique qui vit retiré du monde en région parisienne l’invite à venir le rejoindre. Il lui révèle alors le secret qu’il garde jalousement : un sous-marin nucléaire soviétique habité par une intelligence artificielle qui prend l’apparence de Marlene Dietrich. Mais il y a plus : le vaisseau a été reconverti en machine à voyager dans le temps. Le neveu et l’oncle vont alors se lancer dans un périple bien particulier.

Ce roman, de bonne facture, aborde le thème du voyage dans le temps sans rien y apporter du tout. Le roman est bien écrit, les personnages intéressants, mais rien de nouveau sous le soleil. Par ailleurs, plusieurs autres reproches peuvent être adressés à Frédéric Delmeulle pour cette réédition – revue et corrigée – d’un roman précédemment paru sous le titre Nec Deleatur. En premier lieu l’introduction qui, pour talentueuse qu’elle soit, est en rupture totale avec le reste du roman auquel elle n’est pas le moins du monde nécessaire. Avec ses 80 pages, elle donne la fâcheuse impression que Frédéric Delmeulle a voulu faire tenir deux idées de romans en un seul tome. Le rythme par ailleurs, est assez peu soutenu. Le thème étant assez classique, l’issue en partie prévisible, on aurait aimé être plus tenus. Les 334 pages du récit auraient ainsi pu aisément être amputées des 80 de l’introduction et d’autant de développements et d’atermoiements inutiles, réduisant ainsi l’ouvrage de moitié.

La Parallèle Vertov est toutefois pleine de promesses, notamment car il nous est annoncé un volume dans le même univers (qui ne sera pas pour autant une suite) : Les manuscrits de Kinnereth. On espère de tout cœur y découvrir la plume de Frédéric Delmeulle pleinement épanouie, débarrassée des quelques scories de ce premier roman.