L’Enarein, le troisième monde est composé de deux univers superposés : l’un maléfique est chaotique, le Maûne (avec pour rune majeure la Malerune), l’autre bénéfique et droit, l’Aeldo (dont la rune majeure est la belle Arcane). La Malerune a été lue, déclenchant son pouvoir qui engendre disfonctionnements dans la magie runique, entropia ( maladie incurable qui prend différents aspects selon les espèces touchées) et empêche les passages entre les deux mondes ( les plaques) de se refermer, menaçant l’Aeldo d’être écrasé par le Maûne. Seul espoir : la belle Arcane. Des chevaliers se sont mis en quête et parmi eux, Eras de Garamont qui fait parvenir à la Cabale (organisation qui coordonne les recherches) un message où il dit être près du but. Peu de temps après, se présentent à son château deux hommes dont l’un dissimule son visage.
 
Pierre Grimbert se montre ici un conteur différent de celui du cycle de Ji en inventant une foule bigarrée de créatures bénéfiques comme maléfiques et en plaçant l’action dans un espace et un laps de temps restreints, tout en parvenant, comme dans Ji, à ponctuer son récit de fréquents rebondissements qui maintiennent le lecteur attentif et désireux de tourner la page ! Un bon bouquin de fantasy qui respecte les canons du genre tout en faisant preuve d’inventivité ; une histoire où il semble qu’il faille plutôt parler de yin et de yang que d’une vision manichéenne tant il est vrai que le Maûne et l’Aeldo sont nécessaires l’un à l’autre. « Ainsi est l’équilibre ». Les armes des Garamont pose fermement l’univers et ses codes et prend le temps de décrire les personnages en prélude à une quête épique qui sera menée dans les tomes 2 et 3 par Michel Robert.