Quand Carl, un grincheux de 78 ans, décide de réaliser le rêve de sa vie en attachant des milliers de ballons à sa maison pour s’envoler vers l’Amérique du Sud, il ne s’attendait pas à embarquer avec lui Russell, un jeune explorateur de 9 ans, toujours très enthousiaste et assez envahissant… Ce duo totalement imprévisible et improbable va vivre une aventure délirante qui les plongera dans un voyage dépassant l’imagination.

Là-Haut remplit vraiment bien ces fonctions de “chef-d’œuvre Pixar”, mais Wall-E avait atteint une barre plus haute.

L’histoire
Au bout de dix minutes seulement, on a déjà les larmes aux yeux. Un ton dramatique s’installe très vite et je dois avouer que ce début est assez scotchant. Le scénario est simple, mais cohérent et bien travaillé. L’objectif de Carl est complètement motivé et toutes les péripéties qui lui arrivent se suivent à un bon rythme ce qui rend l’aventure palpitante.

Ce qui est intéressant surtout, c’est la relation entre les deux personnages: comment ils vont apprendre à se connaître et comment, à leur contact mutuel, ils vont évoluer. Carl est un petit papi bougon très attachant à cause du malheur qui lui est arrivé. Il va comprendre qu’il doit se tourner vers l’avenir et pour cela, il devra admettre la nécessité de se rapprocher de Russell.

Russell est un boy-scout rondouillard, mais plein de bonne volonté et d’enthousiasme. Dès le début il est touchant et drôle. Je trouve dommage que ses soucis concernant son père n’aient pas été plus développés. Grâce à cette aventure, il prend confiance en lui et comprend qu’il est capable de grandes choses. Il est plus futé et plus courageux qu’il ne le pense. Russell permet à Carl de rajeunir (dans sa tête) pour devenir un papi chaleureux.

Il y a pleins de petits passages émouvants dans ce film (Carl laisse enfin s’envoler sa maison, Carl retrouve le Carnet d’aventures de sa femme…) sans pour autant que cela tombe dans le larmoyant. La fin est particulièrement émouvante sans être triste, car à ce moment-là on sait qu’ils ont besoin de l’un et l’autre pour continuer à vivre.

Il y a cependant un gros bug, mais cela est un sentiment très personnel. Pour moi, l’histoire des chiens parlants ne fonctionne pas du tout. Celui qu’il rencontre, Dug, (et qui devient le chien de Carl) est vraiment drôle et est au centre de l’intrigue secondaire. Lui aussi a un objectif et des obstacles, mais tous les autres chiens, au service du méchant aviateur Charles Muntz, ne servent absolument pas l’intrigue. Ils la plombent un peu et je ne les ai pas trouvés drôles. Ils sont seulement là pour des effets comiques (le coup de l’écureuil est quand même bien trouvé) et diminuent le rythme de l’action tout en paralysant le méchant qui est un peu effacé (beaucoup trop même). Le ton du film reste plutôt dur et l’on ressent vraiment cet escadron de chien comme une bouée de secours comique pour les plus petits. Dommage.

Parlons du méchant quelques instants. Charles Muntz manque cruellement de fond. Il est très peu présent et son apparition ne nous surprend guère. Il est vrai qu’il n’est pas nécessaire d’avoir à chaque fois un “méchant-méchant”, mais il aurait mérité de tenir une place plus importante que ses chiens.

La bande-son est d’une grande beauté, mais manque peut-être un peu de poésie.

L’animation

L’animation est plus simple que celle de Wall-E (c’est clairement voulu), mais elle n’en reste pas moins époustouflante. Le design des personnages est tout simplement sublime avec un rendu des visages très réaliste.

Dès le début, je me suis extasiée sur la jolie maison de poupée (oui, on peut le dire comme ça!) de Carl et sa femme: c’est coloré, douillet, charmant… Enfin bref, une maison que toute petite fille rêverait d’occuper en grandissant.
Le lâché de ballons est magistrale et jusqu’à ce que Russell apparaisse, c’est un pur moment de poésie et de contemplation.
 

Les paysages de l’Amérique du Sud sont étonnants avec différents environnements: la jungle, les rochers, la cascade, le ballon de Muntz… On se retrouve à chaque fois plongé dans de nouvelles ambiances visuelles ce qui fait que l’on s’en prend toujours plein les yeux!

En conclusion: Là-Haut est un pur moment de plaisir avec quelques passages un peu mous, mais l’ensemble reste très convaincant. Un grand moment d’aventure assez émouvant. Attendons donc avec impatience le Pixar de l’été 2010!