Résumé:

La joie de Thasha Isiq de quitter l’enceinte de l’école des filles obéissantes (l’accateo), le plus sélectif des établissements de l’imperium, est de courte durée.
Heureuse de retrouver son père qui l’y avait inscrite sous l’influence de sa belle-mère Syrarys, elle apprend que sa « libération » est la résultante de son prochain mariage avec un prince Mzithrin.

L’Amiral Eberzam Isiq, illustre figure de la marine de l’Arqual est envoyé en ambassade sur l’île de Simja, aux frontières du royaume ennemi qui ferra, dans l’union à venir, un premier pas vers une paix durable.

Même si elle réprouve cette décision, Thasha n’a d’autre choix que d’embarquer à bord du Chathrand, l’immense cinq mâts légendaire dont le commandement à été redonné au terrible capitaine Nilus Rotheby Rose.
La jeune fille ignore qu’en réalité sa personne est la pièce centrale d’une machination préparée de longue date et que son voyage sera loin d’être de tout repos!

De son coté, Pazel Pathkendle, un jeune mousse qui s’est fait abandonner par l’équipage de l’Eniel, se voit enrôler sur le Chathrand. Plus jeune sa mère l’a exposé à la magie non sans qu’il en éprouve régulièrement les effets secondaires. Alors qu’il embarque Pazel ressent les signes avant coureur d’une de ces crises.

Notre avis:

Ce roman de Robert V.S Redick, renoue avec un genre sans doute trop négligé: le récit d’aventures maritimes peuplées de pirates et d’histoires exotiques.

Ce premier épisode, d’une trilogie terminée outre atlantique (l’histoire se poursuit dans Les rats et la mer suprême et s’achève dans La nuit de l’essaim) est proposé en France par les éditions Fleuve Noir, qui ancre son récit dans un univers fantasy étoffé.

Ce volet nous immerge dans une intrigue trépidante qui ne manquera pas de nous voir explorer par la suite des mers éloignées avant d’en arriver à la narration des circonstances du naufrage annoncé du Chathrand!

Émissaires du petit peuple (les ixchels) embarquent clandestinement aux coté d’autres créatures féeriques, et d’animaux « éveillés » sur un navire mené par un capitaine seul au courant des objectifs malfaisants de l’empereur et du maître assassin à sa botte.
Le souverain n’est-il pas lui même le jouet de forces maléfiques qui voient dans cette expédition d’autres desseins?
Le chaos pourrait se propager sur les océans, et une nouvelle guerre entre les royaumes d’Arqual et de Mzithrin se déclencher!

Combats navals, chasse au trésor dans des épaves fantômes, meurtres, complots, trahisons, ne sont que quelques uns des ingrédients de ce récit époustouflant que l’on suit avec un réel intérêt tant on s’attache à ses personnages bons ou mauvais.
Certes, l’ensemble est par moment assez convenu et peu paraître par moment d’une certaine naïveté par un parti pris de mettre en avant les personnages adolescents de l’histoire; Thasha, Pazel mais aussi Neeps le pécheur de perle.
On retrouve dans certains passages la fraîcheur des séries initiatiques de David Eddings (La belgariade).
Les situations évoquées se rapprochent d’avantage de Les aventuriers de la mer de Robin Hobb ou bien encore de Pirates des caraïbes.
L’ambiance au final est assez contrasté et La conspiration du Loup rouge ravira un large public.

Diplômé de littérature et de civilisation latino-américaine (il a tout d’abord écrit un roman historique (Conquistadors)), Robert V.S Reddick varie les styles et les points de vue: journal de bord, correspondances loufoques du Capitaine Rose et récit classique mettant en scène les personnages. Le lecteur ne peut être que captivé.
Ce roman est est très bien mené, l’auteur ménage ses effets et maintien le suspens jusqu’à la dernière ligne.
Un pavé de 500 pages qui se lit facilement, avec la volonté de ne pas arriver au bout.
Vivement la suite!