En 2614 après la fondation de Rome (soit en 1861 de notre ère), Dumnacos et son ami Gélasime, esclave qu’il a affranchi, regagnent Lutèce après leur service militaire effectué en Pannonie. Mais la capitale des Gaules aux mains de l’Edile Sergiolus est en proie au trouble. Alors qu’approche la célébration de l’accession au trône de l’Empereur Julien, les galiléens et tout ce que le Cloaque compte de tire-laine et égorgeurs divers se sont trouvé un digne représentant : le mystérieux « Colosse » à la carrure imposante et au visage masqué qui frappe en tout endroit de la cité.
 
Autour de cette trame d’apparence plutôt classique, Fabien Clavel accomplit la prouesse de développer simultanément une réflexion sociale intéressante, des drames personnels poignants et tout un monde des plus intelligents. En effet, il ne se contente pas de donner des noms romains et des glaives à ses personnages, mais tisse une histoire crédible où l’empire romain d’Occident a perduré bien après son extinction réelle. Il retaille pour cela un visage à Paris, met en place tout un argot qui arme ses personnages d’une gouaille fort bien venue, et imagine plusieurs inventions plus pertinentes que tape-à-l’œil.
 
En résumé, si vous avez aimé Rome cet été à la télé, que vous appréciez les péplums, ou simplement qu’une uchronie sagace et magnifiquement écrite, dirigez vous les yeux grands ouverts sur La cité de Satan.