C’est fait, Béatrice Egémar est passée au grand format. Et c’est pour notre plus grand plaisir. Après Hori, elle passe dans la cour des grands (livres) avec l’œil de Seth. Bien évidemment, elle reste dans son domaine de prédilection, qu’elle maîtrise avec une rare maestria : l’Egypte antique.
Le livre ouvre sur la douleur d’une mère, Ménat qui voit ses forces décliner peu à peu et qui va chercher à protéger son fils Sény. Entouré de l’amour de son père Paser, celui-ci va grandir jusqu’au jour ou un mystérieux notable de la cour de Pi-Ramsès, Imenher vient le chercher et tout bascule. C’est en le suivant à la capitale du royaume, en découvrant sa villa, la cour de Pharaon, son harem, que l’on va plonger dans un monde à part. Béatrice Egémar maîtrise tellement bien son sujet que dès les premières lignes de son roman, vous allez avoir la sensation de sentir le souffle chaud du vent du désert sur votre nuque, vous aurez l’impression de vous immerger totalement comme si vous étiez à côté du héros et de ses amis : Ta, Néféret, et également la reine Hathor, l’échanson Hounefer, dame Rosou, les serviteurs, les roseaux du Nil, les crocodiles, la chasse à l’hippopotame… De quel secret Sény est-il porteur ? Pourquoi attise-t-il tant d’intérêt ? Que cachent ces crimes qui jalonnent son parcours ? Qui a intérêt à l’utiliser ? Un polar dans l’Egypte antique, formidablement bien documenté, rythmé, qui monte progressivement en tension avant l’emballement final. Le plus de ce roman formidablement bien écrit c’est qu’il allie érudition et plaisir de la lecture, en effet, jamais vous n’aurez le sentiment d’être enfermé dans un livre d’histoire ou alors au bon sens du terme : passionnant !

Fermez les yeux et laissez vous emporter dans l’Egypte Antique avec ses légendes, ses dieux…