L’aube de la seconde guerre mondiale. Constant n’a passé qu’une seule nuit avec elle, mais ne l’a jamais oublié. Quelle surprise lorsqu’il découvre un tableau la représentant ! Mais pourquoi le Reich s’intéresse-t-il aussi à ce portrait? Le voilà entrainé dans une course poursuite effrénée pour retrouver sa bien-aimée. A Rennes-le-Château, il se trouve mêlé au mystère de l’abbé Saunières avant d’être renvoyé vers le Mont-Saint-Michel où se cache peut être la clé de toutes ses intrigues. A condition de faire vite, car une horde d’adversaires s’engouffre dans son sillage à commencer par les agents du Führer.

Nous avions laissé l’Héritage du Diable en plein cliffhanger: qui a vraiment trahit qui ? Armand va-t-il s’en sortir ?

Début de réponses dans la suite de cette série matinée d’Indiana Jones version anti-héro. Beaucoup de réponses, en fait, tant les retournements de situations s’enchainent jusqu’à perdre le lecteur, trop essoufflé pour maintenir son intérêt.

Cette densité dramatique se fait aussi au détriment des personnages. A quoi bon faire l’effort de sortir des archétypes habituels du genre si c’est pour leur consacrer aussi peu de temps ? Au final, les personnages ne sont pas approfondis au delà de leur concept de base, et la série retombe dans les archétypes que les auteurs ont pourtant clairement voulu éviter, ou du moins rendre plus subtils.

L’Héritage du Diable est pourtant loin d’être une mauvaise BD. Si la réalisation ne manque pas de défaut, elle a pour elle un atout majeur : sa fraicheur. Le pulp à l’Indiana Jones est en effet un terrain étonnamment peu exploré par la BD franco-belge (il l’est déjà plus par la BD US). Il est clair que les auteurs se font vraiment plaisir, navigant comme bon leur semble au gré de leurs envies et non en suivant les codes stricts d’un genre, les imposés d’une licence ou le contrôle d’un éditeur – autant de facteurs avec lesquels les auteurs de BD doivent de plus en plus composer. Difficile de bouder son plaisir dans ces conditions…